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OBSERVATIONS GÉOLOGIQUES
SUR QUELQUES SOURCES THERMALES
comme un tube piézométrique, le niveau de l'eau thermale, déterminé par la charge de l'eau froide voisine, suit immédiatement les mouvements d'abaissement ou d'élévation de celle-ci, en restant toujours à 0 m ,15 audessus. Néanmoins, quoiqu'il y ait contact, il n'y a aucune espèce de mélange, ainsi que François l'avait déjà montré, mais comme j'ai pu le vérifier par des expériences bien nettes, au moyen du thermomètre et de la fluorescéine, méthode d'une sensibilité très grande. Par le thermomètre on s'assure qu'il n'y a pas mélange en constatant que la température de l'eau thermale reste la même depuis le niveau le plus bas jusqu'au plus élevé ; la rivière étant à 10° et la source à 31°, un mélange produirait vite un abaissement de température. On constate même, au contraire, que dans l'état actuel, avec le déversoir en g, la charge froide est insuffisante pour refouler vers le griffon thermal a certaines venues thermales latérales, qu'il a paru préférable de ne pas capter en raison de leur thermalité inférieure, et qui vont se perdre dans le puits d'eau froide R en le réchauffant; car, lorsqu'on laisse, pendant quelques jours, ce puits R rempli d'eau froide sans la renouveler, on voit la température de cette eau s'élever progressivement depuis 10° jusqu'à 23°, conformément à un tableau d'expérience ci-joint (*).
L'expérience à la fluorescéine a été encore plus concluante. J'ai, en effet, mis dans ce puits rempli d'eau froide une quantité très forte de fluorescéine, une quantité 50 à 100 fois plus forte que celle employée ordinairement; malgré cela, on n'a observé aucune espèce de •coloration dans cette source thermale, située au milieu de cette eau si fortement teintée et séparée d'elle seulement par 2 mètres de calcaire fissuré. L'expérience a pu être prolongée plusieurs jours sans amener aucune altération dans la limpidité de l'eau thermale. Une autre expérience, également intéressante, m'a permis de constater l'allure des veines thermales secondaires qui viennent d'être mentionnées. La première opération à la fluorescéine une fois terminée, j'ai fait élever la charge froide de 0 m ,80 au-dessus du déversoir g. Dans ces conditions, les venues thermales secondaires ont été entièrement refoulées vers le griffon thermal a, dont la température est tombée à 27° (au lieu de 31°) et dont le débit s'est accru d'un tiers, tandis que le puits R, se refroidissant, prenait la température de la rivière (11 0 ): ce qui montre la nécessité, quand on emploie cette méthode, de déterminer avec soin le niveau de captage et de ne plus le laisser se modifier. Néanmoins, même dans ces conditions, s'il y a eu refoulement des venues thermales secondaires, il n'y a pas eu encore une pression assez forte pour amener l'introduction de l'eau froide du puits R dans la source thermale; car celle-ci est restée absolument incolore au milieu de cette véritable cuve de teinture, qui formait avec elle un contraste saisissant. On peut donc se considérer comme à l'abri du danger d'un tel mélange. C'est d'ailleurs ce que met en évidence le tableau suivant.
(*) Page 24. Quand on fait ces mesures de température, il faut avoir soin qu'il y ait circulation de l'eau thermale dans le tuyau de captage. Si cette eau restait immobile dans un semblable tuyau de fonte entouré par de l'eau froide (malgré son enveloppe d'argile protectrice), il y aurait un refroidissement par les parois, pouvant atteindre k ou 5". De même, si l'on prenait la mesure à l'extrémité d'un tuyau comme celui qui conduit à la buvette. En temps ordinaire, quand on maintient la circulation constante de la source à la buvette, la perte de chaleur, malgré la distance de 30 mètres, est très faible entre ces deux points, au plus 1 /2 degré ; il n'en est plus de même si on fait circuler l'eau chaude après une interruption, pendant laquelle les tuyaux ont eu le temps de se refroidir. La difficulté pratique d'éliminer complètement ces causes d'erreur dans les conditions d'expérimentation où l'on se trouve avec une installation de captage est la cause des petites anomalies que l'on pourra remarquer dans le tableau ci-joint, page 24.