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OBSERVATIONS GEOLOGIQUES
SUR QUELQUES SOURCES THERMALES
cette source San Ignacio, on détermine l'épuisement des deux anciens puits, qui sont d'ailleurs aujourd'hui inutilisés. Ces faits montrent bien, comme je l'ai annoncé précédemment, l'irrégularité de ces communications hydrologiques souterraines en calcaires fissurés : complication tenant à la notion des fissures multiples, qu'il faut substituer à celle, beaucoup trop théorique et anciennement admise, de nappes horizontales, et, par conséquent, la nécessité de procéder, danschaque cas, expérimentalement sans idée préconçue, en se servant des instruments divers que nous avons maintenant à notre disposition. J'ai déjà dit avec quelles autres sources le captage de Cestona établit sa parenté. En ce qui concerne le mode d'émergence des eaux, on peut comparer Cestona à divers autres cas, où des sources thermales, sortant d'un calcaire très fissuré, ont de même des griffons dispersés dans ces diaclases et sont exposées à un mélange avec des eaux froides superficielles. Je me contenterai de citer Lavey, en Suisse, au bord du Rhône, dans le calcaire carbonifère, où, en présence de difficultés semblables, on est arrivé, par un puits de 15 mètres, à recouper séparément les venues froides et les venues chaudes, et Pougues (Nièvre), où deux sociétés concurrentes se sont disputé à coups de sondages des venues thermales (*) éparpillées dans des fissures du calcaire bajocien, au voisinage d'une faille par laquelle elles remontent de la profondeur.
(*) Voir L. DE Pougues, p. 184.
LAUNAY,
Sources thermominérales :
Lavey, p.
568 ;
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CHAPITRE II. SOURCE THERMALE DE BAGNOLES (ORNE).
Le cas de Bagnoles n'est pas, quant à la position du griffon, sans quelque analogie avec celui de Cestona. Il s'agit ici aussi, en effet, d'une source au fond d'une vallée très encaissée, en rapport d'origine avec un accident tectonique profond, mais éparpillée à la surface dans les cassures d'un terrain dur et fissuré (qui est ici un quartzite à bilobites), et, par suite, exposée, avant le captage, à s'y mélanger avec des eaux froides superficielles. En dehors de cette ressemblance générale, les deux sources présentent des différences notables quant à la disposition de leur bassin d'alimentation, à leur minéralisation et à leur régime. Sur une carte de France, les sources thermales de Bagnoles apparaissent comme un accident imprévu dans une région où il n'y a pas d'autre manifestation hydrothermale, et comme une exception apparente à la loi, sur laquelle j'ai insisté ailleurs, d'après laquelle les sources thermales sont uniquement en relation avec les régions de dislocation récente. Bagnoles se trouve, en effet, dans la partie accidentée de l'Orne, presque à la limite du bassin de Paris et du massif ancien de la Bretagne, de la Vendée, de l'Anjou et du Maine, qui ne présente aucune source thermale. Mais cette anomalie s'atténue devant un examen plus complet. La source de Bagnoles aide, en effet, à jalonner un accident tectonique peu visible dans un pays couvert de forêts, où les observations géologiques sont difficiles ; elle peut, en outre, porter à rajeunir l'âge des mouvements auxquels appartient cette dislocation : mouvements que