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NOTE SUR L'INDUSTRIE FRANÇAISE
DES SCHISTES BITUMINEUX
rendement et la possibilité d'utiliser les sels ammoniacaux contenus dans le schiste. Cette dépense de combustible était pourtant un inconvénient qui appelait une amélioration nouvelle. Certains exploitants français avaient pu déjà se rendre compte de la possibilité de réduire le nombre de gazogènes au-dessous du chiffre généralement adopté (deux par huit cornues). Plusieurs de ces appareils ont été ainsi supprimés et remplacés par des cornues ; les produits des gazogènes restants vont, dans un collecteur commun, se réunir aux gaz et vapeurs non condensés, pour être ensuite distribués dans l'ensemble de l'usine. On a même, dans une installation récente, établi les gazogènes dans un massif indépendant de celui des cornues ; on ne les utilise que pour la mise en feu et en cas de nécessité imprévue. Mais une modification plus radicale fut réalisée en Ecosse vers 1900, par MM. Yung et Fife ; elle a été introduite en France par la Société lyonnaise des Schistes bitumineux, qui, en 1903, installait une batterie de seize cornues du nouveau type dans son usine de Ravelon. Ces appareils n'ont encore fait l'objet dans notre pays d'aucune publication; aussi croyons-nous utile de nous y arrêter quelques instants.
aurait complété d'autre part par un dispositif d'injection de vapeur (*). Il n'est pas sans intérêt de mettre en évidence, dans la succession des différentes méthodes de distillation, l'influence tour à tour prépondérante des deux considérations inverses du rendement et de l'économie. Les progrès n'ont été réalisés qu'en sacrifiant alternativement l'un à l'autre un de ces deux éléments : toute amélioration n'était ainsi qu'un demi-perfectionnement, destiné tôt ou tard à être complété. Les premiers appareils français étaient des cornues fixes ou tournantes, chauffées à la houille, et rendant 5 à 6 litres par hectolitre de schiste concassé (cet élément détermine le rendement). Les cornues qui leur succèdent (cornues françaises proprement dites) négligent la question du rendement, pour réaliser avant tout l'économie de combustible. Cette préoccupation parait accessoire aux industriels écossais, qui, disposant de houille à très bas prix, se soucient principalement du rendement et de la qualité des produits. Nous arrivons, enfin, à une époque où l'âpreté de la concurrence interdit de négliger le moindre élément du prix de revient ; la formule récente Yung et Fife, réalisant les avantages des deux méthodes, paraît assez voisine du dernier terme de l'évolution.
Cornue écossaise modifiée. — Le principe de la nouvelle formule de traitement est assez simple. Le schiste retiré des anciennes batteries écossaises renfermait encore 3 à 5 p. 100 de carbone inutilisé : il suffisait, pour en tirer parti et supprimer les gazogènes auxiliaires, d'opérer, non plus en vase clos, mais en présence de l'air; cet air, introduit à la partie inférieure de la cornue, brûle le carbone résiduel du schiste et fournit le complément de chaleur nécessaire à la distillation. Nous revenons en fait à l'ancien appareil français, dont on aurait supprimé la plaque de séparation du foyer et de la cornue, et qu'on
Nous donnons ci-dessous la coupe schématique de la nouvelle cornue; elle est, comme l'ancienne, de forme prismatique ; la coupe est prise suivant le petit axe du rectangle de base. Le schiste concassé est introduit en A ; il descend lentement dans l'enceinte B, où s'opère la distillation, et
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(*) Nous croyons devoir rappeler que M. l'Ingénieur en Chef Chesneau avait, dès 1892, à la suite d'expériences exécutées par lui au laboratoire, émis l'opinion que « l'injection de vapeur d'eau pourrait être réalisée, sans que pour cela les résidus ne puissent plus être employés comme combustibles » ; M. Chesneau prévoyait ainsi la nouvelle formule de traitement.