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ÉLIMINATION DU SOUFRE DES PRODUITS SIDÉRURGIQUES
c'est-à-dire avec un combustible non sulfureux. L'élimination est sensiblement complète lorsque la température finale est suffisamment élevée. Les autres minerais de fer sont en général peu sulfureux. Ceux de la couche grise de Lorraine, par exemple, base de l'alimentation des hauts fourneaux de l'Est de la France, ne renferment ordinairement que 0,02 p. 100 de soufre. D'une manière générale, tous les minerais exploités au-dessus du niveau des eaux souterraines ou à une faible profondeur au-dessous de ce niveau sont exempts de soufre. Les sulfures qu'ils ont pu contenir à l'origine ont été oxydés et les sulfates dérivant de leur altération ont été dissous par les eaux atmosphériques. Les minerais de profondeur contiennent parfois des sulfures, mais ils peuvent être désulfurés par grillage; en l'absence de la chaux, la formation de sulfates n'est pas à craindre dans cette opération, parce que ces sels se décomposent à des températures relativement modérées. 11 résulte en effet des recherches de M. Bradford [Transi Am. Inst. of. Min. Eng., t. XXXIII, p. 50) que le sulfate ferreux est complètement décomposé à 590° et le sulfate cuivrique à 703°; de celles de M. O Hofman [Bi-monthly Bull. Am. Instit. Min. Eng., 1905, p. 117 et suiv.), que le sulfate de zinc finit par se dissocier entièrenent quand il est soumis pendant longtemps à une température de 739°. La décomposition du carbonate de fer exigeant une température de 800° environ, il ne doit pas rester de sulfates métalliques en proportion appréciable dans les minerais bien grillés. Le seul sulfate que l'on rencontre parfois en quantité notable dans les minerais de fer est le sulfate de baryte. Il passe pour exercer une influence nuisible sur la qualité des fontes, et sa présence déprécie très sensiblement les minerais de fer. On peut se demander si une pareille dépréciation est bien justifiée. Le sulfate de baryte est
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réduit par le carbone à haute température, avec formation de sulfure de baryum ; ce dernier composé n'est pas susceptible d'être décomposé par le fer et doit, par suite, être évacué en nature, avec les laitiers. La même observation s'appliquerait au sulfate de chaux et au sulfate de strontiane, mais ces derniers corps ne se rencontrent qu'exceptionnellement dans les minerais de fer.
État du soufre dans le coke. — En général, c'est le coke qui apporte la plus grande partie du soufre contenu dans les charges de haut fourneau. Le soufre est un élément essentiel de la constitution des combustibles minéraux ; il s'y rencontre d'une manière constante et en proportions souvent considérables. La teneur des houilles en soufre est rarement inférieure à un demi-centième ; elle atteint fréquemment 3 à 4 p. 100. Elle peut dépasser 15 p. 100 dans certains combustibles, notamment dans ceux qui, bien que de formation relativement récente, possèdent, comme les houilles, la propriété de s'agglomérer à chaud et qui, pour ce motif, sont désignés sous le nom de lignites gras. Nous avons trouvé, par exemple, 15 p. 100 de soufre dans un échantillon d'un combustible de cette catégorie provenant de la région de Manosque (Basses-Alpes); on en a rencontré 17 p. 100 dans les lignites gras de Monte Promina (Dalmatie). Une proportion de soufre aussi considérable constitue une difficulté sérieuse pour l'utilisation d'un combustible minéral ; les teneurs de 2 à 3 p. 100, fréquentes dans les houilles, sont déjà gênantes en sidérurgie. Dans certains cas on peut éliminer une partie du soufre en lavant la houille menue de manière à en séparer la pyrite de fer. L'épuration ainsi réalisée est toujours incomplète; dans la plupart des cas, elle est peu im-