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LA
GENÈSE
DES
EAUX
THERMALES ET
l'une, ni avec l'autre de ces trois hypothèses. Nous pensons que les sources thermales, toutes celles du moins à température . élevée et constante, sont entretenues principalement par une sorte de distillation des roches les plus profondes et qu'elles se minéralisent surtout dans ce milieu magmatique où commencent à se concréter les matériaux des terrains primitifs, aux dépens des éléments de ce milieu et grâce aux réactions qui s'y produisent et qui sont aussi l'origine des phénomènes éruptifs. Nous allons essayer dans ce mémoire : 1° de montrer que la genèse des éruptions volcaniques doit être rapprochée de celle des eaux thermales; 2° d'éclairer les mécanismes grâce auxquels se minéralisent ces eaux ou éclatent ces éruptions. I. —- La production des eaux thermales est une suite
atténuée des phénomènes éruptifs. Remarquons, d'abord, que presque toutes les eaux minérales chaudes sortent soit de filons métalliques, exploités ou non, ou de fentes raccordées à ces filons par leur direction commune, soit de failles ayant autrefois donné issue à des produits éruptifs, ou du moins contemporains de la venue de ces produits. L'observation des faits géologiques montre, en effet, que ces deux phénomènes, émission d'eaux minérales chaudes et déjection de matériaux gazeux, pierreux ou métalliques issus des profondeurs, sont complémentaires et s'accompagnent le plus souvent. Élie de Beaumont observait déjà, en 1847 (*), que « le remplissage des filons métalliques s'est fait par circulation de fumerolles chargées de vapeur de métaux, (*) Mémoire sur les émanations volcaniques et métallifères (Bull. Soc. géot., 2° série, t. IV, Paris, 1847).
SES
RAPPORTS
AVEC
LE
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VOLCANISME
de sels èt d'eau, vapeurs d'origine éruptive, qui, après avoir déposé dans les profondeurs des failles leurs matériaux les plus denses, sont venues s'écouler ensuite au dehors sous forme d'abondantes fontaines d'eaux thermales encore chargées de matières fixes et de gaz ». Ainsi furent amenées au jour, d'après lui, à travers des fractures s'étendant jusqu'à la région des laves, les puissantes eaux géologiques qui déversèrent à la surface la silice, le sel marin, les acides carbonique et chlorhydrique, ainsi que les sels calcaires et manganésiens empruntés aux silicates des terrains primitifs. L'origine des eaux thermominérales actuelles nous parait la même. A la grandeur près, le phénomène se reproduit dans des-conditions identiques. Les filons dont' nous extrayons les métaux ont pu se combler, les eaux suivre des fractures plus récentes ; mais beaucoup sortent notoirement encore des failles mêmes qu'elles ont autrefois incrustées de leurs dépôts métalliques. C'est l'opinion qu'Hermann Mùller a soutenue dans son mémoire Sur les relations entre les sources minérales et les filons métalliques dans la Bohême septentrionale et la Saxe (*). C'est ce que reconnut aussi Seegen en 1862. A Ems (Nassau), les sources thermales sont en rapport avec les filons de galène, blende et cuivre pyriteux ou carbonaté de la région. Les eaux chaudes -de La Mâlon (Hérault) sortent d'un filon autrefois exploité pour le cuivre et le plomb, aujourd'hui en partie rempli de quartz et de barytine. Dans la Montagne Noire, les eaux thermales de Sylvanès jaillissent de filons cuprifères, à côté des basaltes de la région. Il en est de même des eaux chaudes d'Hammam R'ira en Algérie. En Bohême, les sources de Carlsbad et de Marienbad sortent de failles orientées N, 140° E., comme les filons métalliques ex(*) GoiiN u. Tome
MÙLLER,
IX, 1906.
Gangstudien,
III (1860),
p.
261
à
308. 22