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LA
GENÈSE DES EAUX THERMALES ET SES RAPPORTS
région rhénane, paraissent avoir été amenées par les trois grandes poussées basaltiques de l'Eifel, du Westerwald et du Vogels-Gebirge qui limitent cette région au Nord (De Launay). G.-R. Gilbert remarque que, dans le vaste territoire des Etats-Unis, la totalité des sources thermales se rencontre uniquement dans les régions volcaniques des montagnes Rocheuses et la chaîne côtière du Pacifique ; au contraire, on ne trouve pas une seule source d'eau chaude sur les plateaux rocheux du Colorado, dénués de toute manifestation éruptive. En Islande, autour de l'Heckla, de puissantes sources chaudes sortent de tous côtés. Au Kamtchatka, où treize volcans sont encore en activité, autour du Schewelutsch et du Klientschewskoï, apparaissent d'abondantes et nombreuses sources d'eaux thermales. Au contraire, faisant contraste, la Sibérie et la Chine du Nord où fait défaut toute manifestation éruptive, sont entièrement privées d'eaux thermales. Nous pourrions multiplier beaucoup ces exemples empruntés aux régions les plus diverses de la Terre. Ils nous permettent de conclure que les eaux thermales sont le plus souvent en relation avec les volcans, anciens ou modernes, qu'elles sortent des failles mêmes qui ont donné autrefois issue aux vapeurs métalliques, aux gaz et aux déjections pierreuses d'origine ignée, que ces eaux thermales paraissent donc être liées par une origine commune aux éruptions dues au feu central. Remarquons d'ailleurs que les volcans constituent euxmêmes d'abondantes sources d'eaux chaudes. Pas d'éruption qui ne soit accompagnée d'un puissant dégagement de vapeur d'eau; en se condensant à l'air, elles amènent souvent des pluies torrentielles. Avant l'éruption delà Montagne Pelée, à la Martinique, qui, le 8 mai 1902, anéantit la ville de Saint- Pierre, des phénomènes précurseurs, en particulier les débordements des rivières, avaient averti les malheureux habitants. Déjà, le 25 avril, on observait
AVEC LE VOLCANISME
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des bruits souterrains, des tremblements de la montagne, des projections de cendres, tandis que d'énormes fusées d'eau bouillante sortaient du cratère. Dans le cirque dit de l'Etang-Sec, on put constater la formation d'un lac de 200 mètres de diamètre; de l'eau, ayant l'aspect de plomb fondu, rejaillissant en cascade des bords du cratère, coulait dans ce lac et allait reformer plus bas un énorme jet de un mètre de diamètre sortant d'une fissure du sol. Quelques jours après, par un temps 1 sans pluie, au moins en plaine, les rivières débordaient d'une eau boueuse, emportant les berges et les maisons voisines. Le 8 mai, quand se produisit la nuée ardente qui, en quelques instants, détruisit la ville, les vapeurs d'eau, et les cendres sorties du cratère avec elles, envahirent bientôt tout le ciel et se résolurent en pluie de boues. En même temps, des sources thermales apparaissaient dans le lit des rivières, coulant du cône volcanique, en particulier par la rivière Falaise(*). On voit comment, dans cette éruption particulièrement bien observée, le feu, les laves et les eaux participèrent au phénomène. C'est l'histoire de la plupart des éruptions volcaniques. Fouqué a calculé que celle de l'Etna, en 1865, fournissait par 21 heures un minimum de 11000 mètres cubes d'eau. Le paroxysme dura deux cents jours ; maisla vapeur d'eau continua longtemps encore à s'élever du cratère. Les geysers de l'Islande, de la Californie, de la Nouvelle-Zélande rejettent indéfiniment des torrents d'eau. L'apparition si générale, à la suite des grandes manifestations volcaniques, de sources thermales passagères ou permanentes coulant des flancs du volcan lui-même, ou par les fissures produites au moment de l'éruption, montre aussi que ces eaux ou vapeurs condensées ré(*)
LACROIX,
406, 433, 43a.
La Montagne Pelée et ses éruptions. Paris, 1904 ; p.
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