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LA GENÈSE DES EAUX THERMALES ET SES RAPPORTS AVEC LE VOLCANISME
capillarité dans cette région d'où viennent les laves auxquelles elle devrait se mélanger. Il faudrait encore admettre que, sous l'effort de cette formidable pression, les laves fondues, en pénétrant de partout à travers les fentes de la roche restée en place, n'en aveugleraient pas toutes les fissures. Ajoutons que, dès la température du rouge à peine naissant, l'eau, ainsi que nous l'établirons plus loin, attaque les éléments de la roche et produit abondamment des gaz, en particulier de l'hydrogène. La contre-pression de ces gaz formés dans les pores mêmes des couches pierreuses, pression que ne sauraient contrebalancer les forces physiques puisqu'elle résulte d'une action chimique continue, empêcherait tout passage de la vapeur d'eau à travers les pores et fissures capillaires remplis de ces gaz formés sur place et y atteignant une «norme pression.
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l'eau sur les matériaux ambiants, action que nous établirons plus loin. Remarquons, d'autre part, que si, de façon continue, l'eau pouvait s'introduire lentement et régulièrement dans la région des laves, il serait impossible d'expliquer les irrégularités et intermittences, souvent plus que séculaires, des éruptions volcaniques. Lorsqu'en l'an 79 de notre ère le Vésuve révéla sa singulière puissance en ensevelissant Herculanum, Pompéi et Stabies, aucun souvenir n'était resté à l'homme de la nature volcanique de ce cône montagneux alors couvert presque j usqu'à son sommet de châtaigniers, de vignes et d'oliviers (*). Jusqu'en l'année 203, cent vingt-quatre ans se passèrent sans autre éruption. Puis le Vésuve resta 269 ans au repos. En 472, les cendres de son éruption allèrent jusqu'à Constantinople. Après la crise de 512, le Vésuve resta 480 ans à peu près au repos jusqu'en 993, puis 300 ans jusqu'en 1306, et 194 ans jusqu'en l'année 1500. A partir de 1631, les paroxysmes se répétèrent chaque trente à quarante ans, et depuis 1779 chaque douze à quinze ans. C'est l'histoire de presque tous les volcans : le Krakatau était resté silencieux depuis l'année 1680 lorsque se produisit la terrible explosion de 1883 qui rejeta un volume de roches et de laves qu'on peut évaluer à 8 ou 9 kilomètres cubes. Comment comprendre ces longues intermittences suivies de ces crises formidables si elles étaient la conséquence d'une lente et continue pénétration de l'eau jusques à la région du feu central ? Ainsi comprise, cette pénétration amènerait peu à peu, et presque régulièrement, la pression au point où, devenant suffisante, elle ferait
Sans doute on pourrait objecter que l'eau que le volcan rejette avec les laves n'a pas dû nécessairement pénétrer jusques à ces régions les plus profondes où se maintient une température suffisante pour fondre les silicates ; que cette eau a pu être entraînée, aspirée comme par un puissant Giffard, au moment de l'éruption, à travers les failles des terrains supérieurs et malgré une pression intense qui tend à faire entr'ouvrir et éclater les couches rocheuses. Mais, en admettant cette aspiration très problématique, les millions de tonnes d'eau que le volcan vomit au moment de sa crise ne pourraient ainsi traverser rapidement les roches avoisinantes, en raison des énormes frottements à vaincre, dans cette hypothèse, pour obtenir la circulation d'une quantité suffisante d'eau à travers les fissures de couches de roches de plusieurs milliers de mètres d'épaisseur ; a fortiori en sera-t-il ainsi si l'on tient compte des contre-pressions qu'exercerait l'action des gaz produits au rouge, dans cette zone de passage, grâce à l'action même de
(*) Un tremblement de terre avait toutefois pensé détruire Pompéi treize ans auparavant. Cent ans avant, Strabon écrivait : « Le mont Vésuve est couvert de belles campagnes; le sommet seul, entièrement plat, est stérile. Il est d'un aspect de cendre et montre des rochers couleur de suie, comme s'ils avaient subi l'action du feu. » 4.