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LA GENÈSE DES EAUX THERMALES
Sans que nous avons à développer ici les raisons qui ont fait accepter par la plupart des géologues l'existence du feu central, en ne tenant compte que du fait bien connu que partout la chaleur des couches terrestres augmente avec l'approfondissement et croît en moyenne de 1 degré par 30 à 32 mètres, on voit à quels puissants phénomènes de pression et d'éjection d'eau et de gaz donnerait lieu réchauffement subit d'une masse de granit de 1 kilomètre cube s'éboulant à une profondeur de 25000 ou 30000 mètres et se laissant pénétrer de laves par toutes ses fentes et cassures. La rupture des couches profondes écrasées sous le poids et la contraction croissante des terrains superposés, l'injection des laves à travers ces fissures, réchauffement des roches baignées par ces laves, le dégagement abondant d'eau et de gaz, la pression interne devenue tout à coup énorme et tendant à pousser ces laves dans les cheminées volcaniques, seront les conséquences successives et nécessaires de ces tassements ou écrasements en profondeur. On comprend dès lors qne, n'étant plus réglées en chaque lieu que par les hasards des ruptures ou effondrements des couches profondes, les éruptions successives d'un même volcan puissent être séparées par des périodes de temps très irrégulières, souvent plus que séculaires. Je disais que, d'après mes expériences sur le chauffage des roches, on peut apprécier à 25 ou 30 millions de tonnes l'eau fournie par réchauffement de 1 kilomètre cube de granit, et au double celle que donne au rouge le même volume d'ophite. Or des tassements ou effondrements de cette importance sont loin de dépasser les limites des faits observés. Des déplacements verticaux par failles ou glissements produisant des dénivellations de 1000 mètres et plus ne sont pas très rares. Au centre de la moitié occidentale de la mer Noire, on trouve des profondeurs de plus de 2000 mètres. C'est presque le
ET SES RAPPORTS AVEC LE VOLCANISME
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dtfuble de la hauteur des montagnes de Crimée. Or, Abich, puis E. Fabre, ont démontré que ces monts et ceux du Caucase ont fait autrefois partie d'une même chaîne engloutie et remplacée aujourd'hui par cette mer intérieure. L'effondrement d'une partie de l'île de Krakatau, en 1883, dépassa 9 kilomètres cubes. Il fit disparaître dans les profondeurs une montagne de 800 mètres d'altitude. Pour les géologues, toute la vallée du Rhin comprise entre les Vosges, d'une part, et le massif de la Forêt Noire, de l'autre, est due à l'effondrement d'un grand anticlinal, effondrement survenu durant la période tertiaire. Cette vallée de l'Alsace représente des centaines de kilomètres cubes. Le bassin des grands lacs africains, celui de la Méditerranée, qui par places atteint plus de 5000 mètres de profondeur, l'énorme océan Pacifique lui-même, sont dus à des effondrements qui se sont succédé sur ces grands territoires à des périodes très éloignées, et qui ont entraîné chaque fois dans les profondeurs des milliers de kilomètres cubes. Historiques ou géologiques, ces faits témoignent de la réalité et de la grandeur de ces phénomènes de tassements que suivent, de près ou de loin, les éruptions volcaniques lorsqu'ils se produisent à des profondeurs suffisantes. Aussi, les lacs africains, le grand axe de la Méditerranée sont-ils jalonnés par des volcans. Au fond du Pacifique, partout où la sonde a pénétré, on trouve, sous une argile d'origine moderne, des tufs et laves volcaniques. Les îles qui en émergent, Java, Philippines, Moluques, Sonde, Kouriles, Formose, Japon, etc., sont toutes volcaniques. Elles forment avec leurs antipodes, la mer des Antilles et le golfe du Mexique, les lieux de la Terre où l'on rencontre le plus de volcans. Cette position des volcans sur le bord de ces mers ou dans les îles qu'elles baignent ne démontre pas, ainsi qu'on l'a prétendu, que l'eau des Océans soit nécessaire à l'entretien des foyers éruptifs, mais seulement