Annales des Mines (1906, série 10, volume 9) [Image 306]

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BASES D'UNE THÉORIE MÉCANIQUE DE L'ÉLECTRICITÉ

sible, devient AU - MTAV — | HE > o ;

HE étant toujours positif, cette condition implique qu'on ait aussi AU — MTAV > o.

Mais cette dernière condition ne suffira que si le produit de la réaction peut immédiatement se décharger de son électricité. S'il s'agit d'un corps isolant, cette perte d'électricité, après la réaction, est analogue à la décharge de deux conducteurs par une étincelle à travers un diélectrique. Sous le potentiel H, il y a une distance explosive qui permet la décharge. Il dépendra de la forme ou de la nature des molécules que cette distance explosive puisse être atteinte et que la décharge puisse se faire. Nous savons, par exemple, que les distances explosives varient beaucoup avec la température, de sorte qu'une décharge pourra devenir possible par un changement de température, bien que le potentiel de charge ait peu varié. Supposons que la décharge ne puisse pas se faire, et qu'on ait AU — MTAV — i EH < o, AU — MTAV > o.

Laréactionconsidérée ne se ferapas. La réaction inverse ne sera pas davantage possible, en partant d'éléments non électrisés. On aura donc ce qu'on appelle habituellement un état de faux équilibre. Par exemple, à la température ordinaire, l'oxygène et l'hydrogène ne peuvent se combiner spontanément, pas plus que l'eau ne se dissocie. Toute cause, capable de réduire la distance explosive, pourra faire cesser l'état de faux équilibre : élévation de

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température, passage d'une étincelle, action de la mousse de platine, radiations, etc. Si on opère sur des gaz qui viennent d'être électrolysés, et qui ont gardé une charge au contact des électrodes, ils pourront se recombiner dans la pile à gaz. Si la réaction est possible, d'après les conditions précédentes, elle pourra alimenter une pile, pourvu que le composé formé puisse céder sa charge. Mais, comme dans l'électrolyse, le transport des charges aux pôles devra se faire de proche en proche, par une série de combinaisons et décompositions successives. Mais pourquoi ces charges électriques, qui pourraient se recombiner directement, de molécule à molécule, au sein du liquide, se transportent-elles sur les pôles? Dans le liquide, la recombinaison des électricités transformerait entièrement en chaleur l'énergie potentielle KE2 ; dans les électrodes, une partie de cette énergie potentielle se transforme bien en chaleur dans le circuit extérieur, mais une autre partie subsiste sous forme d'énergie électrique, c'est-à-dire potentielle. La réponse à cette objection paraît être dans la lenteur de dissipation de la chaleur qui se produirait au sein du liquide. La pile s'échaufferait, ce qui réduirait le rendement en énergie cinétique, tant que la température n'aurait pas baissé, par dissipation de la chaleur produite. La chaleur de réaction élèverait la température AU de —— > en appelant c la chaleur spécifique du mélange échauffé. L'énergie cinétique due à cet échauffement serait io + — cdJ MT'