Annales des Mines (1906, série 10, volume 10) [Image 71]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

136

DE LA DOBROUDJA BULGARE

L'HYDROLOGIE SOUTERRAINE

Au Sud de Provadia, on observe le contact de ce terrain avec la craie sénonienne, à laquelle il se superpose. Malgré l'aspect à peu près horizontal que présentent tous ces terrains, on voit là s'accuser nettement leur pentevers le Sud-Est, qui, d'Eidjékiou à Provadia et plus au Sud, amène successivement, dans le fond de la vallée, l'Hauterivien, le Sénonien et l'Éocène. A Gebetsch, au Sud du Liman, on a, d'après Toula, des couches tout à fait inférieures de l'éocène, et l'on peut , voir, en superposition directe et en concordance sur la craie à Belemnitella mucronata, d'abord les couches à Nummulites, puis l'Oolithe miocène à Pecten. La forêt de colonnes de Dikilitatsch (entre Karagel ët Gebetsch) a été signalée, dès 1857, par Spratt et décrite en détail par Toula en 1890 et 1892 f). C'est un phénomène d'érosion très intéressant. Il y a là, sur une sorte de terrasse située vers la cote 80, immédiatement au Sud de la route de Varna à Devna, toute une série de colonnes absolument cylindriques, qui atteignent 5 à 6 mètres de haut. Ces colonnes, dans lesquelles se creusent des divisions horizontales des bancs et souvent de longues cannelures verticales, ont un caractère de ruine antique, qui attire aussitôt l'attention. D'après Toula, un grand nombre d'entre elles seraient, en outre, creuses à l'intérieur, comme un tuyau de cheminée. A leur pied est un sable fin criblé de petites Nummulites plates, comprenant, d'après les déterminations de M. Douvillé : Nummulites distans, N. rotularius ; Assilina proespira, Ass. granitlosa ; Orthophragmina disais. La zone, qui peut avoir 50 à 100 mètres de large, se prolonge avec une direction Nord-Sud. Quand on cherche à analyser l'origine du phénomène (c'est-à-dire le mode (*) Denkschr. d. K. K. Aie.

1890,

p.

66;

— ibid.,

1892,

p.

14.

137

d'érosion, puisque le phénomène d'érosion en lui-même n'est pas douteux), on constate d'abord nettement que ces colonnes sont des fragments subsistants des bancs gréseux, découpés par des fissures verticales, qui forment de petites- coupes plus à l'Ouest. Il semble voir un lit de rivière, dans lequel se sont produits des mouvements tourbillonnâmes analogues à ceux des marmites de géants, mais avec un résultat inverse. D'après Toula, le môme phénomène se retrouverait, sur le même alignement Nord-Sud, au delà de la dépression des Limans de Devna, en divers points des environs de Gebetsch, et, un peu plus à l'Ouest, il existerait une traînée semblable. Faut-il chercher une relation entre cette érosion récente et les mouvements du- sol, auxquels on attribue le creusement des Limans eux-mêmes? C'est une question bien délicate, mais intéressante, qui peut se poser aussi pour beaucoup d'autres grands phénomènes d'érosion karstique en divers pays. Oligocène inférieur (47). — Ce terrain, reconnu par M. Toula près de Bourgas, n'a pas encore été retrouvé, dans notre région. Miocène. — Couches à, Spaniodon, Pecten et Hélix (*) (50). — Je me contente de mentionner, d'après M. Toula, l'existence de ces couches miocènes, inférieures au Sarmatique, qui existent autour de Varna des deux côtés de la baie et que je n'ai pas eu l'occasion d'examiner en détail. Leur faciès rappelle les coupes de Crimée. La coupe de Varna comprend, de haut en bas : Grès et sables marneux sans fossiles, peut-être déjà sarmatiques. 5. Marnes fines à petits Cardium écrasés.

6.

(*)

TOULA,

Denkschr. d. K. K. Ak.,

1896,

p.

5.