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LES CALCAIRES ASPHALTIQUES DU «ARD
La présente étude a pour but d'indiquer simplement lesconnaissances sur les asphaltes du Gard, au commencement de 1906. CHAPITRE I. USAGES DE L ASPHALTE.
Avant de décrire les gisements asphaltiques du Gard, il n'est pas sans intérêt de donner quelques indications sur les emplois et le marché de l'asphalte. L'asphalte est un produit principalement utilisé pour les travaux de voirie, soit qu'on s'en serve à l'état de mastic asphaltique pour les trottoirs, soit qu'on l'emploie à l'état de poudre pour la confection des chaussées en asphalte comprimé monolithe. Ses usages à l'état de comprimés pour dallages ou revêtements, ses emploi» pour couvertures de maisons ou fondations, en particulier sous les machines à vapeur ou électriques, sont moins courants. L'asphalte armé, analogue au béton armé, sur l'importance duquel on ne peut rien dire encore, a fait récemment son apparition. Le mastic asphaltique se prépare ordinairement en partant de roches pauvres ou irrégulièrement imprégnées^ auxquelles on ajoute des quantités variables suivant la teneur de la roche, de bitume pur, ordinairement bitume de la Trinidad ou bitume provenant du traitement d& sables bitumineux. Le procédé suivi aujourd'hui dans les usines du Gard et, en particulier, dans l'usine de SaintJean-de-Maruéjols, est le suivant: On prend un calcaire asphaltique pauvre, provenant des débris du triage, dont -la teneur en bitume ne dépasse pas 3 p. 100; le calcaire après broyage est mélangé dansdes chaudières à malaxeur avec du bitume épuré ; ce
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dernier est obtenu par quantités de 1.500 kilogrammes environ, au moyen de 1.900 kilogrammes de bitume- brut de la Trinidad chauffé pendant vingt à vingt-deux heures à la température de fusion avec 320 kilogrammes de goudron de schistes d'Autun, ce qui laisse se déposer complètement les matières étrangères sableuses ou argileuses. Les chaudières demi-cylindriques à malaxeur reçoivent, au début de chaque opération, une charge de 375 kilogrammes de ce bitume épuré, auquel on ajoute au fur et à mesure, après une heure préalable de cuisson, 2.750 kilogrammes de poussière asphaltique ; une fois l'incorporation et le malaxage terminés, ce qui demande sept heures, on laisse la cuisson se prolonger une heure et on coule en pains de 25 kilogrammes; on a par opération environ 110 pains,, soit 2.750 kilogrammes. La tempéra^ ture moyenne des chaudières pendant toute cette élaboration ne doit pas dépasser 150° et reste ordinairement aux environs de 120°. Les pains obtenus, refondus avec une légère addition de bitume épuré et mêlés de 50 à 60 p. 100 de leur poids de gravier, sont étendus sur une aire de béton pour la confection des revêtements des trottoirs. Les pains ainsi préparés tiennent, suivant les producteurs, des quantités variables de bitume ; on se tient ordinairement aux environs de 15 à 20 p. 100; les produits du Gard ont le plus souvent 16 p. 100. La ville de Paris exige une teneur entre 15 et 18 p. 100. L'emploi du calcaire asphaltique à l'état de comprimés, soit pour revêtements-,, soit pour chaussées, ne nécessite pas une préparation aussi compliquée, mais exige par contre des qualités tout à fait particulières de la roche. Ainsi, si nous prenons le cahier des charges de la ville de Paris, nous verrons qu'il est exigé une roche homogène, de couleur brune, à grains fins, à texture assez serrée et régulièrement imprégnée de bitume pour ne pas