Annales des Mines (1907, série 10, volume 11) [Image 154]

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MISSION GÉOLOGIQUE ET MINIÈRE

I NOTE SUR LA GÉOLOGIE ET LES MINES DE LA RÉGION COMPRISE ENTRE LAO-KAY ET YUNNAN-SEN Par M. H. LANTENOIS, Ingénieur en Chef des Mines, Directeur du Service des Mines de l'Indo-Chine.

Cette note comprendra deux parties, l'une consacrée à la géologie, l'autre aux mines.

PREMIÈRE PARTIE. GÉOLOGIE.

CHAPITRE PREMIER. TRAITS PRINCIPAUX DE LA GÉOGRAPHIE PHYSIQUE DE LA RÉGION SITUÉE ENTRE MONG-TZE ET YUNNAN-SEN.

Considérée dans sa totalité, la région située entre Mong-Tze et Yunnan-Sen (Voir la carte Pl. X) apparaît comme un haut plateau doucement incliné au Sud depuis Yunnan-Sen, à l'altitude de 2.000 mètres, jusqu'à MongTze, à l'altitude de 1 .300 mètres. Mais ce plateau est loin d'avoir une topographie régulière. A côté des grandes étendues accidentées qui forment la majeure partie du pays du Yunnan, on rencontre des plaines dont le sol parfaitement uni décèle l'origine lacustre. Presque toujours bien arrosées et, partant, bien cultivées, elles présentent un aspect de richesse, un air

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DU YUNNAN MÉRIDIONAL

riant qui contraste avec l'aridité et la pauvreté des montagnes voisines. Le colmatage des lacs anciens, commencé à l'époque tertiaire, se poursuit sous nos yeux; les lacs d'aujourd'hui ne sont visiblement que le vestige de ceux d'autrefois, qui furent plus profonds et plus nombreux. Tous les lacs actuels, sauf ceux de Tpng-Haï et MongTze, sont pourvus d'émissaires creusés profondément dans les montagnes souvent élevées qui entourent les lacs. Le lac et la petite plaine de Cheng-Kiang, enfermés de tous côtés par de hautes montagnes, est le plus bel exemple de ces cirques profonds et vastes. L'hydrologie offre des conditions particulières qui méritent d'être notées. Dans le Yunnan méridional, les rivières sont rares; ceci tient au phénomène de la circulation souterraine des eaux, qui a une importance exceptionnelle au Yunnan. Petites cuvettes fermées et gouffres dont l'ouverture est souvent visible abondent sur les plateaux calcaires du Yunnan et sont dus évidemment à l'érosion seule. La rivière principale est celle du Pa-Ta-Ho. On lui donne aussi le nom de Ta-Tcheng-Ho, en amont de Po-Si. Cette rivière coule d'abord du Nord au Sud jusqu'à KoueiTien, un peu au Nord de A-Mi-Tchéou, puis elle se dirige vers le Nord-Est, sort de la province du Yunnan, limite alors les deux provinces du Kouei-Tchéou et duKouang-Si, et se réunit enfin à la rivière dite de Tsin-Choui pour former le fleuve Hong-Choui-Kiang ou fleuve de Canton, lequel se jette dans la mer de Chine à Canton. Le Pa-Ta-Ho reçoit les affluents suivants : 1° Sur la rive gauche, la rivière de Lou-Nan, ou LouNan-Ho. qui vient se jeter dans le Pa-Ta-Ho à Lou-FonTsen; 2° Sur la rive droite, les émissaires des lacs de TangChe et de Cheng-Kiang; la rivière dite de Si-Kiang, ou Tome XI. 1907.

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