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ÉTUDE SUR L'INDUSTRIE DU FER
chiffres d'affaires suivants : En 1878 1889 1900 1906
250.000 508.000 1.000.000 1.100.000
fr. — — —
Ces 1.100.000 francs sont répartis comme suit Pour la France et l'Europe Pour l'Angleterre Pour les pays d'outre-mer
700.000 fr. 200.000 — 200.000 —
L'INDUSTRIE DU FER DANS LA VALLÉE DE LA SEMOY. Avant de passer au chapitre de la fonderie, nous ferons une petite digression en dehors de la vallée de la Meuse, et nous jetterons un coup d'œil d'ensemble sur le développement, beaucoup plus récent, de l'industrie dans la vallée de la Semoy. Historique. — L'industrie du fer s'est développée parallèlement dans les vallées de la Meuse et de la Semoy, mais plus lentement dans cette dernière par suite du manque de voies de communication. La première des industries du fer a été la clouterie à la main, maintenant en voie de disparition ; quelques ouvriers font encore des clous à Hautes-Rivières et à Thilay; mais dans cette branche on ne fait plus d'apprentis, et la fabrication des clous forgés s'éteindra avec les derniers cloutiers. Jusqu'en 1870, époque où fut éteint définitivement le haut fourneau de Linchamps, on fabriqua le fer dans le pa}r s même. Deux hauts fourneaux existaient, l'un à Phades, l'autre à Linchamps. Le combustible se trouvait dans le pays ; c'était le charbon de bois; le minerai était amené par bateau jusque Hautes-Rivières, à
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l'époque des hautes eaux; l'été, il était transporté par voiture ou mémo à dos d'âue. La clouterie était surtout une industrie familiale. Chaque famille possédait une boutique, petit atelier enfumé où l'on travaillait en hiver le fer fourni par les « facteurs », qui étaient la plupart du temps des représentants des maisons de quincaillerie de Charleville. Vers 1850,1a création de routes reliant les villages de la vallée de la Semoy à Nouzon et à Charleville facilita les transports de matières premières et permit de faire ■des marchandises plus lourdes. On commença alors à forger des boutons et des boulons dans les boutiques. C'était surtout une industrie d'hiver ; l'été, les paysans travaillaient aux champs ou à l'exploitation des bois; on ne rentrait à la boutique que pendant la mauvaise saison. Ces boutons et boulons étaient tournés et taraudés à la main : les tours étaient mus par de grandes roues à manivelle actionnées par des femmes qui gagnaient 1 franc par jour à ce dur labeur. Un peu plus tard apparurent de véritables usines ; les premières en date furent les boulonneries Laurent à Lin•champs, dans les bâtiments des anciennes forges Létrange, en 1850, et la boulonnerie Mangon et Rousseau, fondée .par le beau-père du propriétaire actuel. Trois ateliers à vapeur s'élevèrent à Sorendal, Hautes-Rivières et Failloué. La première machine à vapeur fut installée à HautesRivières en 1872. Néanmoins, jusque vers 1880 la vallée garda son ca- . ractère de pays mi-agricole, mi-industriel; beaucoup de familles travaillaient l'été à la culture ou à l'exploitation des bois, et l'hiver seulement à « la boutique ». Seuls quelques tourneurs et quelques taraudeuses restaient toute .l'année dans les ateliers où l'on finissait les pièces. C'est de 1889 que date l'essor pris ici par le travail du fer. A ce moment le mouvement d'affaires produit par