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DANGERS PRÉSENTÉS PAR LES LAMPES DE SÛRETÉ
(amorces sans marque), soit par la Société d'éclairage et d' applications électriques d'Arras (marque « Vesuv »). Elles sont formées de pastilles, au nombre de 65, collées sur une bande de papier parcheminé fort : on les fait détoner dans le rallumeur par la friction d'une pointe d'acier formant ressort, dont on peut régler la tension en écartant plus ou moins la pointe de la bande de papier appuyée sur une lame de fer. On peut aussi les allumer par le choc d'un marteau ; mais ce genre de rallumeurs, qui sont susceptibles de donner encore plus de projections que les rallumeurs à friction, s'est peu répandu. Les matières entrant dans la composition de ces pastilles paraissent être les mêmes dans les deux sortes : phosphore rouge, chlorate de calcium et farine, avec lesquels on a formé une pâte au moyen d'alcool, dans lequel le chlorate de calcium est très soluble, et qui, par •dessiccation sur les bandes de papier, forme des pastilles minces, de 4 mm ,5 de diamètre, très adhérentes au papier. La composition, assez variable d'ailleurs, serait en moyenne la suivante, d'après une analyse de 1903, fournie par la Société d'Arras : Chlorate de calcium Phosphore amorphe Farine Alcool dénaturé
30 grammes 8 — 10 — 32 100 grammes
Par 100 pastilles, il entrait à cette époque 257 milligrammes, dont 2/3 de cette composition additionnée de 1/3 de matière collante. La comparaison des rouleaux qui nous ont été remis dans ces dernières années par divers constructeurs de lampes, en vue des essais de la Commission du Grisou, nous a montré que le diamètre des pastilles a légèrement varié, même pour les rouleaux d'une même provenance : il semble qu'il y ait eu tendance à accroître ce diamètre pour obtenir des flammes plus
MUNIES DE RALLUMEURS A AMORCES FULMINANTES
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nourries et d'une efficacité plus grande au rallumage, ce qui n'a pas été sans augmenter la fréquence des projections et peut expliquer dans une certaine mesure que les résultats de nos essais actuels aient été plus défavorables que les anciens. Le choix du chlorate de calcium comme comburant est dû à ce que c'est un sel déliquescent, et la masse des pastilles conserve ainsi toujours assez de moiteur pour ne pas se fendiller et pour rester bien adhérente au papier pendant le déroulement de la bande dans la boîte du rallumeur, ce que l'on n'obtiendrait sans doute pas avec un chlorate non hygroscopique comme le chlorate de potasse. Par contre, on s'explique aisément d'après cette composition que, suivant la température et le degré de siccité des pastilles, on puisse avoir des résultats absolument différents comme volume de flamme et comme projections de particules. On obtient un volume de ilamme d'autant plus considérable et des projections d'autant plus nombreuses que les rouleaux sont plus secs ou plus chauds ; si l'on abandonne les rouleaux plusieurs heures dans une atmosphère saturée d'humidité, les pastilles deviennent gluantes, et l'on peut les détacher complètement du papier sans les faire détoner, avec la lame d'un couteau, tandis que sèches, et surtout très chaudes, elles détonent par le moindre frottement. Chauffées progressivement dans une étuve, elles détonent vers 200°. La façon dont on opère la friction avec une pointe d'acier pour les faire détoner influe aussi beaucoup sur le mode de détonation des pastilles. Si l'on frotte lentement et en appuyant légèrement la pointe, on a une combustion vive sans explosion proprement dite ; au contraire, si l'on frotte rapidement en appuyant fortement la pointe, on obtient des explosions très vives, avec projection de particules enflammées à grande distance, parfois jusqu'à plus de 1 mètre à l'air libre.