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LA CATASTROPHE DE COURRIÈRES LA
CATASTROPHE
DE COURRIERES
faire rentrer pour l'expliquer ; au reste, cette question en soulève d'autres, mécanisme du dépôt des croûtes de coke, possibilité d'explosions successives, que seules les expériences de Liévin pourront permettre d'éclaircir.
Comme autres faits d'expérience relatifs aux poussières de Courrières, nous citerons quelques données obtenues en dehors des fosses sinistrées. 8° Une inflammation de poussières s'est produite, le 24 juillet 1895, à la fosse n° 5, dans les travaux de Joséphine à 260 mètres. Un coup de mine, placé à 0 m , 50 audessus du sol et chargé de 500 grammes de poudre noire comprimée, débourra et enflamma les poussières qui avaient été laissées devant lui ; la flamme alla brûler les deux ouvriers garés à 30 mètres ; mais elle ne s'étendit pas à plus de 50 mètres du front et ne produisit pas d'effets dynamiques. A la suite de cet accident, et sur la demande du Service des mines, la Compagnie de Courrières interdit l'emploi de la poudre noire ; 9° Des expériences ont été faites, les 17-18 juillet et 14 août 1906, à la galerie d'essais de Frameries, avec des poussières provenant de Joséphine 326 au n° 3 ; elles ont démontré que ces poussières s'enflammaient presque régulièrement sous l'effet d'un coup de mine non bourré, chargé de 400 grammes de poudre Favier n° 1. La quantité de poussières mises en suspension ou répandue sur le sol a été de 9 kilogrammes environ pour chaque expérience ; la capacité de la galerie étant de 60 mètres cubes, la densité moyenne était de 150 grammes par mètre cube. Les flammes obtenues ont été volumineuses et sont généralement sorties de la galerie, qui a 30 mètres de long ; dans l'expérience la plus violente, la flamme est sortie de 15 mètres. La vitesse de la flamme ne semblait
pas très grande ; dans quelques expériences elle est même sortie de la galerie avec un retard de une seconde sur la détonation. Les effets mécaniques n'ont pas été négligeables. Un coup de mine de même charge, mais sans poussières, ne donne aucun effet dynamique, et la flamme, très mince, a 2 ou 3 mètres de longueur au plus. Avec les poussières, il se produit au contraire une chasse de gaz capable de faire sauter les cadres établis dans la galerie et de chasser une berline au dehors avec violence. Des expériences ont été faites en enflammant les poussières dans un mélange grisouteux contenant 2 p. 100, puis 4 p. 100, puis 6 p. 100 de grisou. La flamme a complètement changé d'allure ; son retard est devenu à peu près inappréciable avec 2 p. 100 de grisou, et elle a été tout à fait instantanée avec 4 p. 100 et 6 p. 100. Les effets dynamiques ont été aussi plus violents, comme a permis de s'en rendre compte la projection à des distances croissantes de la berline placée dans la galerie ; mais les effets sur les cadres de la galerie sont restés à peu près les mêmes ; quelques-uns sont restés debout intacts, tandis qu'une explosion de grisou à 8 p. 100 n'en laisse subsister aucun et projette les bois au dehors. Deux prises de gaz furent faites à l'un des orifices de la galerie, aussitôtaprès l'une des inflammations de poussières. L'analyse a donné les résultats suivants p. 100 : I
CO CO 0
2
6,:; 4 7,5
2
6,8 3,5 8,5
'TX^T^ 0,8 13,5
0,8 14,0
H y a eu rentrée d'air à l'orifice où les prises ont été laites. Ces analyses suffisent cependant pour montrer que 1 inflammation des poussières produit une quantité considérable d'oxyde de carbone, égale, pour la moyenne des quatre