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LE
PÉTROLE
DE
ROUMANIE
DEUXIÈME PARTIE. ÉTUDES RÉCENTES SUR LES PROPRIÉTÉS OPTIQUES DES PÉTROLES.
Le problème de l'origine du pétrole n'a pas donné lieu à de véritables discussions au Congrès de Bucarest, l'école organique s'y trouvant représentée à peu près seule ; nous aurions donc peu de chose à ajouter à la série d'arguments déjà classiques qui forment la base de chacun des deux systèmes, organique et inorganique (*). Nous nous bornerons à faire connaître les résultats d'expériences récentes sur l'activité optique des pétroles, qui ont été l'objet au Congrès de communications encore inédites. En dehors de leur intérêt purement technique, on ne saurait se dissimuler qu'elles constituent un argument sérieux en faveur de la théorie organique. Ces expériences ont été, pour la plupart, effectuées par le savant professeur de l'École supérieure de Carlsruhe, M. le Conseiller intime Engler. S'il partage avec d'autres chimistes le mérite de la découverte, c'est lui du moins qui, par ses expériences concluantes, a donné à l'argumentation sa forme définitive. Elle peut se résumer ainsi : la plupart des pétroles naturels donnent à la distillation des produits dextrogyres;. les propriétés qu'ils présentent à ce point de vue sont très analogues à celles des produits de distillation «le la cholestérine ; celle-ci est un produit de décomposition des (*) On pourra utilement consulter à ce sujet: FUCHS et DE LAUNAT, Traité des Gîtes minéraux, l, p. 145-132; - TASSART, l'Exploitation du pétrole (Dunod, 1908), I, p. 664 à 755; - ENGLER, Compte Rendu du premier Congrès du Pétrole à Paris (1900), et journal Petroleum, n" 20 à 23, 1907; — HOEFER, Das Erdol (2° édition, chez Wiewee à Brunswick, 1906), p. 161 à 230.
ET
LE
CONGRÈS
DE
BUCAREST
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corps gras, que l'école organique considère précisément comme la substance mère des pétroles naturels. Les résultats des expériences ont été exposés au Congrès par M. le professeur Engler, dans une magistrale conférence, dont les pages qui suivent ne sont qu'un résumé (*). L'activité optique des huiles a été signalée par Biot dès 1835; mais, fait assez curieux, tandis que la presque totalité des pétroles sont dextrogyres, l'huile essayée par Biot était notablement lévogyre (15°,2);on ne possède malheureusement aucun renseignement sur l'origine et la nature de cette huile (**). Cette constatation isolée n'eut aucune suite. La question a été reprise récemment (1905-1907) parles chimistes Walden, Rakusin, Marcusson et Engler. Ce dernier a essayé, dans son laboratoire de Carlsruhe, des pétroles de diverses provenances, en observant les pouvoirs optiques des différentes fractions de la distillation. Celle-ci s'effectuait, soit totalement dans le vide (9 à 15 millimètres de mercure), soit à la pression atmosphérique, pour les températures inférieures à 250 degrés, puis dans le vide, pour les températures plus élevées. Les déterminations ont été faites à l'aide de l'appareil à pénombre, en examinant les huiles dans des tubes de 200 millimètres de longueur pour les huiles claires, de 100, 50 ou 25 millimètres pour les huiles plus foncées. Le tableau suivant résume les résultats obtenus.
(*) M. le professeur Engler n'a pas manqué de faire observer, en terminant sa conférence, que l'année 1907 avait vu disparaître coup sur coup les trois principaux représentants de l'école inorganique, Berthelot, Moissan, Mendéleef, à la mémoire desquels il a d'ailleurs rendu hommage de la façon la plus courtoise. (**) On peut supposer qu'il s'agissait de l'huile extraite des schistes bitumineux français, sur lesquels Selligue avait commencé ses expériences en 1832.