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REVUE DES ACCIDENTS D'APPAREILS A VAPEUR REVUE DES ACCIDENTS D'APPAREILS A VAPEUR
réparation de fortune, la détérioration de la chaudière paraît avoir été perdue de vue. Mais elle se manifesta le 14 janvier 1901, c'est-à-dire l' avant-veille de l'accident, lors de l'épreuve annuelle des appareils à vapeur du bord. Sous la pression hydraulique, une fuite se produisit audessous de la contre-pièce. Il fut déclaré, au nom de la Commission de Surveillance, que cette chaudière devait être représentée à l'épreuve après réparation. Le bord continua néanmoins à l'utiliser pour terminer le déchargement du navire. Cette opération venait de prendre fin et la chaudière n'avait plus à faire fonctionner qu'un petitcheval pour le remplissage des chaudières principales, quand l'explosion survint. Les chaudières auxiliaires ont donné lieu encore à quelques autres accidents, mais de moindre conséquence. L'un d'eux, survenu le 29 avril .1901, peut être rapproché du précédent à un double titre, parce que la chaudière appartenait au type vertical à bouilleurs croisés et parce que la rupture fut le résultat d'une corrosion ; mais celle-ci était différemment placée. Elle affectait non l'enveloppe du générateur, mais la cheminée intérieure reliant 'le ciel du foyer au fond supérieur de l'enveloppe. L'appareil était de petites dimensions : 7 m2 de surface de chauffe, 1,390 m 3 de capacité; le timbre était de 6 kg. La construction datait de 1891. Cette chaudière était installée à bord d'un voilier à trois mâts pour le service des treuils et du guindeau. L'accident a consisté en un écrasement et une rupture du tube-cheminée ; un lambeau de 40 cm de hauteur et de 38 cm de largeur s'est replié à l'intérieur de ce tube. La vapeur a fait irruption dans le foyer, en a ouvert la porte et a produit un jet brûlant qui a atteint aux jambes le capitaine, au moment où celuici venait observer la pression au manomètre, et l'a sérieusement blessé.
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La tôle du tube-cheminée, qui, d'après les dessins de l'appareil, avait dû, à l'origine, être épaisse de 10 mm, était profondément amincie par la corrosion dans la partie qui a cédé; on n'y a plus constaté, après l'accident, que 1/2 mm d'épaisseur. Une déformation préexistait dans cette partie : elle avait été signalée par le chauffeur ; le capitaine et le lieutenant ne l'ignoraient pas. Mais la chaudière avait subi avec succès, le 1 er mai 1900, l'épreuve réglementaire annuelle dans le port d'Anvers (par les soins du consul général de France), et le capitaine pensait que c'était là une garantie suffisante contre l'éventualité d'un accident.
La surchauffe par abaissement du plan d'eau est intervenue quatre fois. Le 12 octobre 1900, elle a produit un affaissement du ciel du foyer, avec rupture du tube-cheminée, dans une chaudière verticale à bouilleurs croisés servant, à bord d'un voilier pêcheur, à la manœuvre des engins de pêche. L'appareil était à l'arrière du bateau, sous le pont, dans un local qu'une cloison en planches séparait du troubadou où s'empilaient les cordages. Le bateau se trouvait sur les lieux de pêche ; l'équipage relevait les filets ; on virait au cabestan. Le chauffeurmécanicien était sur le pont et deux mousses travaillaient dans le troubadou. Un sifflement de vapeur se fit d'abord entendre ; le chauffeur se porta vers la chaudière ; c'est alors que l'explosion survint. L'appareil fit un bond vers l'avant, ce qui amena la rupture de diverses tuyauteries, notamment du tuyau de prise de vapeur. La cheminée en tôle mince, qui surmontait le tube-cheminée, fut lancée à la mer au travers de la voile d'artimon. La cloison séparative du troubadou ayant été brisée, les deux mousses furent brûlés assez grièvement (quarante-deux et trente jours d'incapacité de travail). Le chauffeur et un troisième Tome XIII, 1908.