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REVUE DES ACCIDENTS D'APPAREILS A VAPEUR
mités au moyen de deux rondelles reliées par un tirant de fer, a été grièvement brûlé aux yeux en essayant, pour étancher une fuite à l'un de ces tampons, de resserrer l'écrou du tirant, alors que la chaudière était sous la pression de 10kg ; il s'arma d'une clef, sur laquelle il fit effort en même temps que son chauffeur, si bien que le tirant cassa. Voici un autre genre d'accident qui mérite d'être noté, Il est arrivé deux fois que, en détamponnant une chaudière où. l'on croyait cependant la pression effective revenue à zéro et l'eau basse, l'opérateur a été brûlé. L'un de ces accidents a causé mort d'homme. Il s'est produit sur la Seine, à Paris, à bord d'un bateau-lavoir. La chaudière qui fournit la vapeur nécessaire aux divers besoins de cet établissement flottant est verticale à tubes Field. Suivant la disposition usuelle, elle est pourvue d'un trou d'homme à petite hauteur au-dessus du ciel du foyer. Le 1 er mai 1901, le fils du maître de lavoir avait entrepris de détamponner ce trou d'homme en vue du remplacement d'un tube ; il croyait avoir fait tomber complètement la pression et opéré une extraction suffisante,. L'accident n'a pas eu de témoin : toujours est-il que le malheureux fut si grièvement brûlé qu'il expira le lendemain à l'hôpital. Un fait du même genre, mais avec des circonstances moins graves, s'est produit le 28 juin 1905, dans le port de Lorient. C'était sur un bateau à vapeur dont la chaudière est cylindrique horizontale à retour de flamme. Un trou d'homme, mesurant 38 cm horizontalement et 29 cm verticalement, se trouve placé sur le fond plat du corps de chaudière, au-dessus des tubes à fumée. Le joint de l'autoclave ayant fui, le mécanicien avait à le réfectionner. Le personnel déclare avoir fait une extraction complète, avoir laissé évacuer la vapeur jusqu'à ce que l'aiguille du manomètre marquât zéro et n'avoir entrepris qu'ensuite
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d'enfoncer le tampon. Le chauffeur et le matelot du bord poussèrent celui-ci avec une gaffe ; ils durent, paraît-il, exercer un effort notable. Lorsque le tampon tomba à l'intérieur de la chaudière, le matelot fut brûlé à une jambe et au pied. Ni pour cet accident ni pour l'autre, il n'est possible de préciser les circonstances avec certitude. Mais, d'un point de vue général, la question du retour de la pression à zéro appelle la remarque suivante. Un manomètre peut être pratiquement exact pour les valeurs notables de la pression effective et, néanmoins, son aiguille revenir sur le zéro de l'échelle avant que cette pression soit rigoureusement nulle. C'est la conséquence d'une médiocrité de précision qui est sans inconvénient pour le service courant de la chaudière, mais dont il faut se défier lorsqu'il s'agit de juger si le moment est venu de la détamponner. C'est même, dans certains instruments, le résultat d'une disposition intentionnelle de la part du constructeur, l'excursion du mécanisme se trouvant limitée par une butée sur laquelle l'arrêt vient se faire avant que le ressort manométrique soit complètement détendu, afin d'éviter le flottement des articulations. On ne doit donc jamais détamponner avant d'avoir établi, par l'ouverture permanente d'un ou plusieurs robinets ou soupapes, une rigoureuse égalité de pression entre la chaudière et l'atmosphère extérieure. En outre, il importe que l'appareil ait été vidé d'eau assez complètement pour qu'aucune éclaboussure ne soit à craindre par l'orifice, car la température du liquide n'a pas besoin de dépasser 100° pour que les brûlures soient dangereuses.