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NOTE SUR L'EXPLOSION D'UN AUTOCLAVE A SAPONIFIER LES GRAISSES
tion dans laquelle le travail du métal se trouve accru dans la région de la rivure ; néanmoins, en faisant le calcul de la tension de la tôle de la manière approximative usuelle, les rivets ayant 25 millimètres de diamètre et étant distants de 63 millimètres d'axe en axe, on trouve que cette tension s'élevait grosso modo à
A ><63 =6kg6 63 — 25 ' Or le récipient était fait en cuivre, c'est-à-dire d'un métal dont la résistance à la rupture est peu élevée, et de plus diminue progressivement à mesure que la température s'élève. Dans l'espèce, le cuivre employé ne paraît pas avoir été de mauvaise qualité ; les essais de traction effectués après l'accident à la température ordinaire ont donné une moyenne de 21 kï ,5 par millimètre carré comme résistance à la rupture, et de 34 p. 100 comme allongement sur 151 millimètres. Mais la température de l'eau et de sa vapeur, sous la pression effective de 11 kilogrammes, chiffre du timbre, étant de 187°, si l'on admet que la résistance du cuivre baisse de 1 kilogramme par 20° à partir de 120°, on voit que le constructeur n'avait pas à compter sur une résistance à chaud de plus de 18 te ,5 environ. La tension du métal en dehors de la rivure, soit 4 kilogrammes, correspondait ainsi à un coefficient de sécurité de 4,5 sensiblement; mais cela au point de vue purement théorique, sans tenir compte ni de la prudence spéciale qui s'imposait à raison de la nature du métal, ni des causes de corrosion auxquelles l'appareil devait être soumis, et qui auraient dû conduire le constructeur à ajouter une importante constante d'usure. D'autre part, dans la région de la rivure, la tension du métal trouvée par notre calcul approximatif, 6 is ,6, ne laissait qu'un coefficient de sécurité inférieur à 3, ce qui était manifestement insuffisant.
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Ainsi le récipient, dont l'épaisseur en pleine tôle était déjà trop faible, eu égard à la nature du métal et aux causes de corrosion auxquelles un appareil de ce genre est exposé, avait encore un mode de rivure dans lequel le trop grand rapprochement des rivets, joint aux efforts de flexion, abaissait exagérément la résistance. Ajoutons maintenant que l'autoclave avait été éprouvé à l'état neuf en 1896 et rééprouvé par le Service des Mines en 1906. Durant les cinq dernières années, il fut régulièrement visité par une Association de Propriétaires d'appareils à vapeur qui signala de légères, corrosions et plusieurs fuites aux rivures, constatations qui parurent sans gravité ; .mais pour arrêter les fuites, on dut, à diverses reprises, effectuer des rafraîchissements au burin et des matages. Voici comment l'accident se serait produit d'après les résultats de l'enquête. Le 4 septembre 1907, l'autoclave avait été mis en service vers six heures du matin, avec un autre du même genre, pour une opération de saponification devant se terminer vers midi et demi, et c'est vers midi que l'explosion eut lieu. A ce moment, la chaudière à haute pression qui alimentait les appareils marchait à 10 kilogrammes, et ces derniers étaient sous pression de 9 kilogrammes environ. Le conducteur des autoclaves était près du second, occupé à préparer une vidange qui allait avoir lieu, lorsqu'il entendit un bruit comme celui d'un gros joint de vapeur qui éclate ; mais, se trouvant immédiatement recouvert d'une pluie de matières grasses s'échappant de la fosse de l'appareil qui nous occupe, il eut l'intuition de ■ l'accident qui venait de survenir, et, avec une grande présence d'esprit, il se précipita sur les robinets d'admission de vapeur aux autoclaves et les ferma aussitôt.