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CONSTITUTION DE LA PARTIE MÉRIDIONALE
DU BASSIN HOUILLER DU NORD
relativement en place par rapport au bassin de Dour. Celui-ci appartient à une autre écaille, poussée au Nord comme celle de Boussu. mais après elle. La surface de charriage de l'écaillé de Dour, qui n'a pas encore été atteinte par les travaux des mines belges, doit se relever au Nord et à l'Ouest, de manière à venir affleurer dans la vaste région inexplorée qui sépare les travaux de Quiévrechain de ceux des charbonnages de l'Ouest de Mons. La formation de l'écaillé de Dour doit être postérieure à celle de l'écaillé de Boussu ; elle doit être aussi postérieure à l'affaissement de la partie médiane du bassin, de telle sorte que l'axe de la cuvette houillère, portant les terrains anciens du massif de Boussu, se serait avancé au Nord dans la région de Dour. Les veines de Quiévrechain, qui ressemblent par leur composition et leur allure aux veines supérieures du bassin belge, apparaissent ainsi dans le prolongement des veines inférieures de ce bassin. Le charriage de Dour, qui serait une des dernières manifestations de la poussée du Midi, aurait une longueur beaucoup moins grande que celle du charriage do Boussu. Le glissement du dévonien inférieur et du silurien du bassin de Dinant sur la faille eifélienne a dû commencer avant le charriage de l'écaillé de Boussu-Denain ; il a dû continuer pendant ce charriage, puis pendant celui de l'écaillé de Dour, et encore après ce dernier charriage. Cette grande poussée, qui représente un déplacement d'une envergure beaucoup plus considérable que ceux des écailles de Boussu-Denain et de Dour, a dû mettre en mouvement ces deux écailles locales, et déterminer une infinité d'autres charriages vers le Nord, beaucoup moins importants, que les travaux de mines ont mis en évidence. La grande faille eifélienne représente donc la dernière comme la première manifestation de la poussée du
Midi, et elle vient couronner l'édifice d'écaillés charriées et disloquées qui constituent le bassin de Namur. Pour terminer ce résumé des hypothèses sur la constitution du bassin houiller dans la région de Valenciennes, nous rappellerons la théorie de la transgressivité exposée par Potier en 1874. La région qui a reçu la sédimentation houillère n'a pas toujours été la même; elle s'est déplacée progressivement vers le Sud et vers l'Ouest, de sorte que les couches les plus anciennes, qui sont connues .m Nord et à l'Est, disparaissent graduellement quand on se dirige vers le Sud et vers l'Ouest. Il en résulte que les Veines inférieures delà bordure Nord du bassin peuvent se retrouver sur la bordure Sud du bassin en Belgique et ne pas arriver jusqu'à la bordure Sud du bassin en France. C'est ainsi que les couches de Denain, qui, par leur flore et la composition de leur charbon, semblent devoir être rangées au-dessus des faisceaux demi-gras de Thiers et d'Aniche, et, a fortiori, au-dessus du faisceau maigre de Vieux-Condé, ne sont séparées du calcaire carbonifère do la bordure Sud du bassin que par une région pratiquement stérile, contenant seulement des veinules de charbon qui représentent le faisceau demi-gras atrophié. L'hypothèse de la transgressivité explique pourquoi le calcaire carbonifère de l'écaillé de Boussu-Denain est sensiblement en stratification concordante avec les veines à charbons gras de Denain. D'autre part, on est conduit à penser que les veines inférieures de Denain correspondent non pas aux veines inférieures du bassin de Dour, mais aux veines moyennes de ce bassin ; l'effet de la transgressivité serait brusquement accentué quand on passe du bassin belge à celui de Valenciennes, par ce fait que les couches de Denain, appartenant à une écaille différente de celle de Dour, peuvent être plus rapprochées de l'ancien rivage Sud du bassin houiller.
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