Annales des Mines (1908, série 10, volume 14) [Image 272]

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SUR QUELQUES ASSOCIATIONS D'OUVRIERS MINEURS

que chaque auditeur peut et doit, au moins une fois, faire office de président et au moins une fois rédiger le procèsverbal de la séance. Ici apparaît le souci non seulement d'instruire les ouvriers, mais encore d'en former des hommes publics. Dans le district de Dortmund, en 1905, sept sections ont fait des cours sur : les règlements de la police des mines, les statuts des Knappschafts, les lois d'assurance, la protection des travailleurs, les associations. Le nombre d'heures total de ces cours varie de 6 à 24, le nombre des auditeurs de 8 à 30. C'est souvent parmi ces auditeurs de bonne volonté, que le Gewerkverein recrute les membres les plus actifs des conseils de section et les hommes de confiance. Coopérative. — Le Gewerkverein n'a pas de coopérative de consommation. Une tentative faite en 1889 à Bochum par une association sociale-chrétienne avait piteusement échoué. On ne veut pas en tenter d'autres. Une des raisons que l'on m'a données de cette abstention est qu'il est bon et même nécessaire pour l'association de conserver l'appui éventuel des commerçants et par suite de ne pas leur faire de tort. Cas de grève. — H y a un règlement spécial de grève. Ce règlement dit : « Le Gewerkverein estime d'une façon générale que les conditions de travail entre patrons et ouvriers sont à débattre par des pourparlers mutuels. Mais, comme il n'est pas rare que l'on refuse à l'ouvrier le droit d'intervenir dans la fixation de ces conditions de travail, le Gewerkverein ne peut pas renoncer aux moyens extérieurs de combat, notamment à la grève. » Dans aucun cas, des revendications ne doivent être adressées aux exploitants, encore moins le travail ne doit-il être abandonné sans l'autorisation du Conseil central. Si

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cette clause est violée, l'Association n'est pas responsable des suites et ne distribue aucun secours. Avant de déclarer, il faut user de tous les moyens de conciliation. Les grèves autorisées par le Conseil central donnent lieu, à partir du quinzième jour, à un secours fixé à 12 marks par semaine pour tout sociétaire appartenant depuis vingtsix semaines à l'Association. Les membres mariés ayant trois enfants peuvent recevoir 1 mark de supplément par semaine. Si la grève se généralise, les secours sont distribués d'après les ressources. Le Conseil central peut éventuellement prendre la conduite de la grève en mains, et la. diriger par un représentant. Les personnes qui dirigent la grève doivent avoir un livre spécial pour les recettes et dépenses. Chaque semaine il doit être fait un compte de la caisse. On ne doit pas faire de réunions à bénéfices en commun avec d'autres associations ouvrières. VERBAND DEUTSCHER BERGARBEITER.

Cette association représente le parti social-démocrate, et professe les opinions socialistes. Il est donc inutile d insister sur ses idées générales. Un exemple fera saisir la différence entre le Gewerkverein et le Verband. Les comités ouvriers (Arbeiterauschzi.ss) furent acceptés et utilisés de suite par le Gewerkverein. Le Verband les a combattus. Otto Hue, député au Reichstag, dont le nom est attaché à l'histoire ,du Verband, écrivait encore en 1907 : « Nous avons encore une fois un rogaton. Dans l'esprit des bonnes âmes du Gouvernement, il se passera des dizaines d'années avant qu'on ne l'essaye, à moins que d'ici là une nouvelle et grande bataille ne vienne donner une secousse décisive à la machine législative. » Pourtant, après avoir vaguement manifesté l'intention de s'abstenir, de bouder la loi, il a fini par poser ses candidats aux élections.