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LA MÉTALLURGIE DU PLOMB AU LAURIUM
LA MÉTALLURGIE DU PLOMB AU LAURIUM
de 20 à 25 p. 100. Cette perte est la conséquence de la mauvaise construction du four, qui travaille dans des conditions défectueuses tant comme soufflage que comme hauteur de charge. Cette dernière atteint au plus 3 mètres de l'axe des tuyères à l'orifice d'évacuation des gaz : les gaz s'échappent, en conséquence, très chauds et sans être filtrés suffisamment des particules d'oxydes métalliques volatilisés qu'ils emportent. De plus, ces fours primitifs ne permettent plus le traitement économique des minerais difficilement fusibles produits actuellement par l'exploitation. Leur température à la zone des tuyères est insuffisante pour scorifier l'oxyde de zinc et la chaux ; la cuve s'accroche rapidement, le creuset s'obstrue, et souvent la campagne dure à peine un ou deux mois au maximum. Toutes ces raisons justifiaient une transformation d'outillage, sous peine de voir la fusion des minerais de plomb condamnée à disparaître à une échéance plus ou moins rapprochée. La Compagnie française possédait 12 fours capables de fondre un tonnage journalier de 300 tonnes et de produire 25 à 28 tonnes de plomb d'œuvre. Le travail était, d'autre part, assez malsain pour les ouvriers. Les dispositifs de chargement et de prise de gaz adoptés donnaient lieu parfois à des dégagements de gaz dans la halle de travail, surtout lorsque le tirage naturel devenait insuffisant, par suite de circonstances variables et dépendant de l'état de l'atmosphère. Nous avons omis d'indiquer que les minerais du Laurium sont assez chargés en arsenic. Les poussières entraînées par les gaz, et recueillies dans un système de galeries qui se développent sur 2 kilomètres avant d'atteindre la cheminée, donnent à l'analyse :
Cette teneur en arsenic donne la mesure de la toxicité des gaz provenant de la fusion; de l'importance qu'il y a, au point de vue de la santé du personnel, à éviter qu'ils se dégagent hors du four et de l'intérêt qu'on peut avoir à les recueillir.
Plomb Arsenic
40 p. 100, 30 p. 100.
Nouveau four. — La Pl. I donne le détail de la construction du nouveau four. La partie métallique à été fournie par le constructeur américain bien connu « The Colorado Iron Works », de Denver (Colorado). Ce constructeur à livré la majeure partie des fours à plomb modernes en fonctionnement aux États-Unis, au Mexique et en Australie. Le type que nous avons adopté est un des plus grands types de four à plomb en usage même aux États-Unis. Seules les usines les plus récemment équipées ont adopté ce grand modèle. Nous avons pensé qu'il y avait intérêt à adopter une grande unité, de préférence à deux unités moyennes. Les avantages offerts par un grand four peuvent se résumer : volant de chaleur plus consibérable dans la zone de fusion et, par suite, possibilité de scorifier des minerais difficilement fusibles dans des fours plus petits ; consommation de coke plus réduite ; main-d'œuvre proportionnellement plus faible ; possibilité de faire fonctionner un avant-creuset dans de meilleures conditions. Ces conditions se sont trouvées largement réalisées, comme on le verra plus loin. Par contre, lorsqu'il s'agit d'assurer une production de plomb régulière, il y a à redouter avec une seule grande unité les ennuis résultant d'une mise hors feu accidentelle, ennuis qui sont moitié moins importants lorsque deux unités moyennes sont en fonctionnement. Malgré cet inconvénient, les avantages précédemment énumérés sont tellement importants qu'il n'y a pas à