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LES POUSSIÈRES DE HOUILLE
voies sinistrées. Les poussières, longtemps méconnues en France, apparaissent à tous, après la catastrophe de Courrières, comme l'un des plus grattes dangers des mines de houille. Leur présence expose les mines non grisouteuses, dans des circonstances qu'il est d'ailleurs actuellement impossible de préciser, aux mêmes dangers que les mines à grisou. ». » Les mesures destinées à combattre ces dangers ont fait l'objet de discussions nombreuses. Or, nous estimons que si l'efficacité de certaines d'entre elles est douteuse, il en est d'autre-s dont l'application permettra de réduire à coup sûr les risques d'explosion. A ce sujet, on peut se demander d'abord sur quelles bases il serait possible d'opérer le classement des exploitations au point de vue des poussières, les rangeant en catégories analogues à celles que l'on a établies d'après l'intensité du dégagement grisouteux. Nous pensons que ce classement ne peut être considéré comme réalisable. Certains des spécialistes qui déposèrent à Londres furent d'un avis différent : estimant que le danger n'existait qu'à partir d'une certaine profondeur, ils fixèrent un chiffre à cet égard. Mais les écarts considérables qui caractérisent leurs données né sont pas susceptibles d'inspirer une grande confiance : alers que cette profondeur ne dépasserait pas 150 et même 100 mètres-, suivant les uns, elle atteindrait 500 mètres, d'après les autres. Quant à la nature des poussières, elle ne peut servir de base absolue* la ténuité, en effet, constitue un élément essentiel de danger. Aussi ne peut-on se baser sur des résultats expérimentaux pour considérer certaines poussières comme inoffensives. Nous ne prendrons d'autres exemples que les essais effectués par M. l'Inspecteur Henry Hall en 1893, à la demande de la Commission anglaise : deux d'entre eux, sur un total
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de 129, concernaient des poussières provenant du Somersetshire ; elles étaient d'ailleurs grossières et de couleur brune, présentant donc les conditions de division et de pureté les moins favorables quant à l'intlammabilité. Se basant sur l'absence d'explosion, lors des deux essais, le rapport publié l'année suivante parla Commission cita le Somerset parmi les districts dont les charbonnages paraissaient relativement à l'abri du danger, dans les couches non grisouteuses. Il en résulta, ainsi que le fait remarquer M. l'Inspecteur J.-S Martin dans un rapport récent, que la majorité des exploitants de cette région, sinon tous, considérèrent leurs poussières comme inoffensives et crurent pouvoir s'abstenir, en conséquence, de prendre les précautions relatives au tirage des mines, l'arrosage notamment. Or, trois explosions, survenues dans des charbonnages voisins de Radstock, d'où provenaient les poussières expérimentées par M. Hall, montrèrent combien cette manière de voir était peu justifiée. Ce furent celles de M. Camerton (novembre 1893), Timsbury (février 1895) et Norton Hill (avril 1908). L'enquête démontra que le grisou n'y avait joué aucun rôle. A Norton Hill, où l'inflammation initiale fut produite par une mine débourrante, la poussière voisine de celle-ci fut expérimentée, ce qui permit de constater son caractère nettement explosible. On voit donc que la classification des mines, au point de vue des poussières de houille, semble très difficile à établir. Ces préliminaires posés, nous nous proposons d'examiner les explosions, successivement au point de vue de leur origine et de leur propagation. Au préalable, il ne sera pas sans intérêt dépasser en revue les mesures propres à prévenir la formation des poussières. Celles-ci prennent naissance, principalement, au cours