Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
324
LA MÉTALLOGÉNIE DE L'ASIE ROSSE
considérables de gros cristaux de pyrite et de braunspath (ou dolomïe ferrifère), tendant à se transformer en hématite brune; puis des grès, parfois amphiboligues, qui se développent vers le Sud; des phyllites, parfois calcaires, parfois pyriteux (placer Pétrovsky); des schistes calcaires et quelques calcaires proprement dits. Le tout a été plissé dansle sens N.-W.-W. (presque E.-W.) et'a été pénétré de nombreuses veines de quartz, ordinairement d'un blanc de neige, renfermant accidentellement de la galène. Pour chercher l'origine primitive de l'or, on a commencé par examiner ces quartz, où l'on n'en a trouvé tout au plus que des traces, ayant pu fournir un appoint à la formation, mais certainement pas la constituer à elles seules. D'autre part, il est incontestable qu'ici comme ■dans la plupart des gisements aurifères, l'or est associé à la pyrite, probablement sous la forme de sulfure d'or isomorphe avec le sulfure -de fer.' On a constaté directement cette association en faisant l'analyse des pyrites qui, dans le lavage des minerais aurifères, s'accumulent et où l'on a trouvé, dans un cas, l'énorme teneur moyenne <le 983 grammes d'or à la tonne ; dans un autre, la teneur encore très forte de 62 grammes. Il est, dès lors, à peu près certain que l'or provient de la pyrite, si généralement abondante dans la série métamorphique, soit seule, soit accompagnée de braunspath l'enveloppant qui peut être un premier produit de son altération. On est amené à l'hypothèse, annoncée par nous précédemment, d'une pyrite aurifère qui aurait été introduite dans des terrains anciens, soit pendant leur métamorphisme, soit même après celui-ci. La façon dont les cristaux de pyrite sont disposés suivant la schistosité semble confirmer cette idée et M. Guérassimov(*) a signalé également, pour l'appuyer, (*) GUÉRASSIMOV,
1901).
Région de la Léna (feuilles II, 6, et III, 6; 1904
LA MÉTALLOGÉNIE DE L'ASIE RUSSE
325
cette observation, dont nous avons déjà fait ressortir le caractère général, que la tourmaline est absolument constante dans les types pélrographiques les plus divers de la série métamorphique là où celle-ci est .aurifère (*). Cette tourmaline doit être en relation avec des massifs granitiques situés au voisinage immédiat de la région aurifère : granités, qui ont visiblement pénétré dans les schistes en les métamorphisantetd'où l'or, associé avec la pyrite, a pu provenir à l'état de fumerolles. Il est à noter qu'en dehors de la pyrite aurifère, du braunspath et de la tourmaline, visiblement cristallisés sur place, tous les autres éléments des terrains métamorphiques sont fortement élastiques et antérieurs. C'est donc la destruction de ces formations à pyrite aurifère disséminée qui a donné, par une concentration naturelle, l'or des placers. Quand on étudie maintenant les dépôts sédimentaires dans lesquels se trouvent ces placers, on arrive, pour l'ensemble de la région, à en établir approximativement la coupe de la manière suivante, de haut en bas : 1. Dépôts modernes des cours d'eau et du ruissellement
(eluvium) ; 2. Argile supérieui'e à blocaux et vase, atteignant 35 mètres au placer Alexandrovsky ; 3. Dépôts interglaciaires de sables, galets et cailloux; ■ 4. Argile inférieure à blocaux et vase; 5. Dépôts préglaciaires avec eluvium.
L'histoire pléistocène de la région peut se reconstituer de la manière suivante. D'abord des torrents préglaciaires, entaillant les terrains métamorphiques, déposent l'assise (5). Puis l'activité des torrents devient plus calme, les dépôts commencent à se stratifier. La glaciation commence. On voit apparaître (placer Tikhono-Zadonsky) quelques blocs (*) Pages 309 et 319.