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LA MÉTALLOGÉNIE DE L'ASIE RUSSE
B. Bassin du Vitim. — Dans le bassin du Vitim, on arrive à des conclusions très analogues. MM. Obroutchev et Guérassimov ont décrit de ce côté la région de la chaîne Kropotkin, au Nord du Vitim, entre 114° et 116° de longitude et 58° et 59° de latitude. Les placers sont nombreux sur le Bodaibo et l'Engagimo, affluents de droite du Vitim. On a une zone de schistes, phyllites, grès et quartzites métamorphiques de direction N.-W. — S. -E., avec quelques bancs calcaires dans le Nord, qui, au Sud, est bornée, avant le Vitim, par un massif de granité à mica noir, souvent riche en sphène(*). Ces terrains, avec plis très serrés et renversés vers le Sud, à structure imbriquée, ont l'aspect ordinaire du précambrien, mais un âge probablement postérieur. Ils sont, dans les régions aurifères toujours voisines du granité, souvent pénétrés de pyrite et de braunspath avec des veines de quartz interstratifiées. Plus on s'éloigne des granités, plus les schistes s'appauvrissent en pyrite et braunspath, plus les placers y deviennent rares. L'analyse y décèle à peu près partout l'existence de l'or dans la région voisine du granité, qui est la région aurifère, tandis que l'or n'apparaît pas en général ou se montre seulement en traces infimes dans les filons quartzeux. Ceux-ci disparaissent d'ailleurs également quand on s'éloigne du granité. On peut donc considérer l'or alluvionnaire comme provenant de la destruction de ces terrains, où il aura été introduit par le métamorphisme dérivant du granité. Depuis longtemps, dans cette région comme dans beaucoup d'autres, où. l'or résulte de même d'imprégnations disséminées sans valeur propre, les prospecteurs, hypnotisés par l'idée des filons d'or californiens ou australiens, se sont attachés à l'étude des veines quartzeuses intercalées, où l'on reconnaît parfois à l'analyse des traces d'or, (*) Liv. II, III et IV, 1903, 1905 et 1907
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et dont les débris recueillis dans les' placers peuvent offrir des grains d'or adhérents. Ces veines, très irrégulières de forme et pouvant atteindre 10 ou 15 mètres de large localement, se poursuivent, dans certains cas, suivant la stratification, sur plusieurs kilomètres. Ces quartz sont généralement d'un blanc laiteux, quelquefois grisâtres ou caverneux. Les essais, faits depuis quarante ans sur un certain nombre de ces filons indubitablement aurifères, n'en ont jamais rencontré un seul où l'exploitation fût payante. Il faut d'ailleurs ajouter, comme M. Obroutchev l'a montré dans un dernier travail (*) que, si l'or est fréquent dans les grès pyriteux et y est reconnu en moyenne une fois sur deux par l'analyse, les teneurs sont très faibles, à peine 1 gramme à la tonne dans la roche triée. Il est donc manifeste que l'enrichissement des placers anciens tient à ce que, succédant à une longue période -d'émersion continentale, les phénomènes alluvionnaires ont détruit des affleurements déjà enrichis; après quoi, un enrichissement continu s'est encore produit dans les placers eux-mêmes, mécaniquement, par la descente des parcelles d'or plus lourdes et surtout chimiquement, par îa mise en dissolution d'une partie de cet or à la faveur de l'acidité des eaux ; après quoi, les matières organiques ont amené la reprécipitation. Les dépôts aurifères préglaciaires occupent, soit les thalwegs, soit d'anciennes vallées d'érosion, avec une teneur allant à 15 grammes et même, exceptionnellement, 30 grammes à la tonne. Ces alluvions sont formées de grès et schistes désagrégés sur place et mélangés de Pyrite, ou d'hématite venant de cette pyrite. En haut, ces couches passent graduellement à un lit de galets mêlés de sable et d'argile, qui est stérile. On trouve de l'or a divers niveaux dans -les sables interglaciaires et post(*) Feuilles IV-i et 1V-2 de la Léna. 190".