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LES CATASTROPHES MINIERES AMÉRICAINES
le ventilateur du 6 tirait sur le 8 et toutes les ouvertures de cette dernière mine étaient devenues des entrées d'air. En suivant l'air frais, on devait pénétrer fort avant dans la mine. Les voies principales de roulage du 8 étaient impraticables à cause de l'enchevêtrement des cars. On put circuler toutefois par le passage des hommes et atteindre l'embranchement de la secondaire 2 Nord. Mais, en ce point, les équipes durent reculer devant le mauvais air qui venait de la secondaire 1 Sud. Une seconde tentative fut faite par le quartier 2 Est de la secondaire 2 Nord, dont une des chambres était en communication avec la surface par un orifice de passage. On put visiter le quartier, où gisaient cinq cadavres, mais l'on fut de nouveau arrêté par le mauvais air au moment d'atteindre la secondaire 2 Nord. A ce moment, les travaux furent momentanément interrompus par la découverte d'un feu au voisinage des voiesprincipales, à 150 mètres de l'orifice, vers l'ancienne secondaire 1 Nord. On parvint à maîtriser ce feu dans la nuit du 6 au 7 décembre, en l'approchant au moyen de toiles d'aérage et l'éteignant par des seaux d'eau et des extincteurs. Dans la journée du 7, on établit une voie ferrée dans la galerie de circulation des hommes, jusqu'à l'embranchement de la secondaire 1 Sud, que l'on s'efforça de boucherpar des cloisons, afin de mettre les travailleurs à l'abri du mauvais air venant des quartiers Sud. Une douzaine de sauveteurs furent gravement incommodés au cours de ce travail ; mais on put ensuite progresser assez rapidement dai..~ la secondaire 2 Nord et commencer l'exploration des quartiers Nord. Il fut cependant bientôt jugé prudent d'interrompre ce travail. L'obstruction de l'embranchement de la secondaire 1 Sud avait été aussitôt suivi d'un important dégagement- de fumée par les divers orifices d'affleurement
DE MONONGAH, DARR ET NAOMI
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des quartiers Sud. Il était évident qu'un feu existait dans cette région, qu'on se proposa de découvrir et d'éteindre avant de pousser plus loin les explorations. - Le 8 décembre au matin, un ventilateur fut installé à l'orifice du numéro 8. On rétablit les barrages entre les deux mines, et l'on entreprit, grâce à la nouvelle ventilation, de pénétrer dans les quartiers Sud. Cette opération ne présenta pas de difficultés particulières ; il se dégageait toujours de la fumée, mais peu abondante, en sorte que l'on put reprendre les travaux d'exploration. Le feu ne fut découvert que le 16, dix jours après l'explosion, dans la chambre 10 du quartier 2 Ouest. A ce moment, les parois de la chambre étaient en combustion vive ; on n'eut cependant pas de peine à éteindre le feu par simple arrosage. Une conduite d'eau avait été installée à cet effet jusqu'à l'entrée du quartier. L'exploration méthodique des quartiers commença dès le 7 et le 8 décembre, dans l'une et l'autre mine. Le travail fut organisé systématiquement. Le personnel fut divisé en trois postes de huit heures. Chaque poste comprit plusieurs équipes. A la tête de chaque équipe étaient un conducteur et un ingénieur avec un ou deux aides. Ce groupe pénétrait en avant-garde dans les travaux, se rendait compte de leur état et décidait les mesures nécessaires pour la sécurité du sauvetage. L'ingénieur notait sur un plan le progrès des opérations, y portait les cloisons reconstruites, la direction du courant d'air, et pointait la position de chaque cadavre. Sous les ordres de l'ingénieur, des ouvriers établissaient des barrages et faisaient les travaux nécessaires. Un homme spécialement désigné était chargé d'approvisionner l'équipe en outils et matériaux et se maintenait en relation avec la surface par des messagers qui faisaient continuellement la navette. Une équipe spéciale était chargée de la désinfection, une autre du transport