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LES CATASTROPHES MINIERES AMÉRICAINES
que, dans la mine, les poussières de l'arête sont beaucoup plus mêlées de schistes que celles de la face opposée ; elles se prêtent par suite moins bien à une cokéification rapide. D'autres essais ont été faits, avec l'injecteur à poussières de la Station d'essais de Liévin, pour mieux préciser les conditions dans lesquelles les croûtes de cokes sont susceptibles de se former. Sur la face du bois que ne frappe pas le courant poussiéreux, on observe toujours le même phénomène : quelles que soient la densité du nuage ou la vitesse du courant, il se forme un dépôt uni de poussières, s'étendant à toute la face et s'épaississant d'autant plus que l'action du courant est plus prolongée. Sur la face directement frappée par le courant, l'effet dépend de la vitesse et de la densité du nuage. Si le courant est lent, il se dépose uniformément de la poussière comme sur la face arrière et même en plus grande quantité si le courant est assez lent. Quand la vitesse croît, il arrive un moment, si la densité du nuage est suffisante, où il se forme une arête de poussières identique à celle que l'on observe parfois après les explosions souterraines; à l'exception de cette arête, toute la face antérieure du bois est nettoyée des poussières qui pouvaient s'y trouver. Enfin si la vitesse du courant devient plus grande, l'arête disparaît, et la fàce antérieure du bois est complètement nettoyée, sans que le nuage souffle y laisse aucun dépôt. Il suffit d'ailleurs d'un court instant de séjour dans le courant poussiéreux pour que la face antérieure du bois se couvre d'une arête ou soit complètement nettoyée, suivant la vitesse du courant. Or, les essais de coups de poussières réalisés dans la galerie d'expériences montrent que la flamme est toujours précédée de chasses d'air qui mettent en suspension les poussières de la galerie ; la vitesse ou la durée de ce cou-
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rant poussiéreux initial sont faibles au voisinage de l'origine de l'explosion, mais deviennent plus importantes à une certaine distance. Ce courant poussiéreux -doit agir comme ceux des essais ci-dessus relatés, et s'il est assez rapide, doit nettoyer les bois sur la face directement frappée et déposer des poussières sur la face arrière. D'autre part, il paraît également résulter des essais en galerie que les croûtes de coke n'ont point tendance à se former sur des surfaces non poussiéreuses. Nous avons réalisé une centaine de coups de poussières dans une galerie de 65 mètres de longueur, boisée sur les 35 ou 25 derniers mètres. La poussière était préalablement déposée sur le sol et non sur lesparois. Après la plupart des essais, on trouvait du coke en assez grande quantité sur le sol, mais jamais sur les bois et les parois. Pour un essai spécial, on commença par envoyer dans la galerie, dans le sens que devait suivre l'explosion, un courant d'air lent et chargé de poussières; celles-ci se déposèrent assez uniformément sur les parois et les bois ; après l'explosion, on trouva plusieurs eroûtes de coke sur la face arrière des bois, non directement frappée par la flamme. L'existence préalable de dépôts poussiéreux parait donc être une condition nécessaire, ou tout au moins favorable, pour la formation des croûtes de coke. On a dès lors quelques bases pour émettre l'hypothèse suivante : Les chasses d'air poussiéreux qui précèdent la flamme ont pour effet habituel de nettoyer la face directement frappée, et de former ou d'accroître un dépôt poussiéreux sur la face opposée. Toutefois, en des points particuliers tels que le voisinage de l'origine ou le voisinage de culsde-sac, il peut arriver que ces chasses d'air ne soient pas assez prolongées ou pas assez rapides pour produire ce nettoj-age préalable; enfin, dans d'autres cas, la vitesse et la densité du nuage peuvent prendre des valeurs telles