Annales des Mines (1909, série 10, volume 16) [Image 70]

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LES CATASTROPHES MINIÈRES AMÉRICAINES

Mines 6 et 8, Secondaires F de 6 et 2 Nord de 8. Ces deux secondaires sont dans le prolongement exact l'une de l'autre, et constituent la seule communication intérieure existant entre les deux mines. Elles comportent chacune une double voie de roulage, circulation et entrée d'air, et une voie de retour d'air ; cette dernière est placée à l'Est dans la mine 8 et à l'Ouest dans la mine 6. Effets dynamiques. — Ils ont été extrêmement violents. Sur toute la longueur de ces secondaires, depuis les voies principales de la mine 6 jusqu'à celles de la mine 8, l'examen de l'usure des angles vifs des parois révèle que des courants violents se sont produits dans l'un et l'autre sens. Les courants dirigés vers le Nord, c'est-à-dire vers les voies principales de la mine 6, ont, en quelques points, marqué leur passage par une usure plus profonde, notamment entre les quartiers 3 et 4 de la mine 6. Mais le plus souvent, et presque sans exception du côté de la mine 8, c'est le courant dirigé vers le Sud qui a laissé les traces les jplus accentuées. L'existence de deux courants inverses se manifeste également par le mode de rupture des leviers d'aiguille. En tous les points marqués l,les leviers ont été courbés vers le Nord ; en tous les points marqués 2, ils l'ont été vers le Sud. On observe que sur le parcours de la mine 6, et sur les 50 premiers mètres de la mine 8, les leviers ont été tordus, tantôt dans un sens, tantôt dans l'autre, ce qui indique que le premier courant a laissé encore en place un certain nombre de leviers qui n'ont été rompus que quand est venu un courant inverse. Dans la mine 8, au contraire, à partir du point indiqué, tous les leviers ont été courbés vers le Sud, et aucune aiguille n'est restée en place ; cela prouve que le premier courant assez violent pour briser des leviers d'aiguille est venu du Nord (nous savons par ailleurs que ce fut effectivement le courant initial), et que les courants de cette direction ont été assez violents pour briser tous les leviers, avant qu'il ne passe aucun courant violent de sens inverse. Les effets dynamiques suivants ont été en outre observés du côté de la mine 6 : en 3, vers les voies principales de la mine 6, les crossings ont été détruits, plutôt par excès de pression du côté des entrées d'air ; en 4, un levier d'aiguille a été arraché, sans indication du sens du courant; en 5, un car a été défoncé par l'effet d'un courant venant du Sud ; en 6, des murs de pierres sèches ont été renversés vers l'Est ; enfin, des éboulements se sont produits en divers points. Il eût été d'un grand intérêt de savoir dans quel sens avaient cédé la cloison, le barrage et la porte interceptant les trois voies à la limite des mines 6 et 8. Malheureusement on n'a recueilli aucune indication nette à ce sujet. La seule trace que l'on aurait retrouvée de ces divers dispositifs de fermeture serait un des chambranles de la porte, que nous avons vu encore en place, debout contre un épaulement de la galerie et qui, défilé par rapport aux courants venant du Nord et trouvant dans l'épaulement un appui contre les poussées venant du Sud, avait résisté aux deux sens de courants qui ont balayé la galerie. Dans le parcours de la mine 8, les nombreux effets dynamiques qui ont donné des indications de direction, se rapportent, sauf rares excep-