Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
1
288
ET LA SCIENCE ACTUARIELLE
LES QUESTIONS OUVRIÈRES
289
«estime que les universités et les écoles supérieures de commerce ne doivent pas avoir un programme spécial aux actuaires, qu'elles doivent au contraire inviter les futurs praticiens de l'assurance à acquérir des connaissances générales d'ordre juridique, économique et technique et •qu'il ne convient d'offrir qu'à titre subsidiaire l'enseignement particulier des éléments de l'assurance; ces cours accessibles à tous les étudiants auraient, en outre, l'avantage d'initier les futurs commerçants et. industriels aux ■données de la science des assurances. La solution doit être, selon moi, demandée à la combinaison des deux systèmes en présence. D'une part, l'acquisition de connaissances générales est indispensable à l'actuaire qui veut s'élever au-dessus du niveau d'un simple calculateur pour atteindre celui d'un directeur d'assurance ; d'autre part, l'introduction de notions •d'assurance dans l'enseignement normal du droit, de l'économie politique et de la sociologie est nécessaire à la diffusion de ces connaissances dans l'élite intellectuelle de la nation. Il faut tout d'abord inscrire des éléments de la science des assurances dans les programmes juridique, •économique et sociologique des établissements d'enseignement supérieur, puis créer dans ces établissements une série de cours réservés à la science actuarielle, mais n'en permettre l'accès qu'aux étudiants qui justifieraient de l'acquisition préalable des connaissances générales communes à tous les auditeurs. De la sorte, tous les étudiânts seraient pourvus de notions d'assurance, et les futurs actuaires n'aborderaient les détails de leur formation professionnelle qu'après une solide préparation fondée sur l'instruction générale de l'économiste et du sociologue.
point de vue mathématique, ainsi que le constatent. M. Bischoff dans son rapport (*) et M. Moldenhauer dansson discours, les mêmes garanties que les Instituts d'actuaires : cette critique, sans doute, n'est point de l'essencede l'institution, et il suffirait, pour l'éviter, de subordonner l'accès de la section mathématique de l'Association allemande à la constatation de la compétence scientifique, ainsi que je l'ai proposé sous deux formes successivesdans un projet de création d'un Institut français d'assurance (**.)'. Mais cette Association ne joue pas, selon M. Bischoff, le rôle d'une « Académie d'assurance (***) » qui formerait l'actuaire tant à la science mathématique qu'aux connaissances économiques et sociales, et qui donnerait à l'économiste et au sociologue des notions d'assurance. Cette Académie, dont la fondation s'imposerait, d'après M. Bischoff, pour établir entre les trois sciences le lien nécessaire, ne réaliserait pas toutefois le desideratum de M. Moldenhauer: pour ce dernier, on ne saurait donner dans un même établissementl'instruction simultanée aux quatre agents essentiels de l'assurance : l'actuaire, le médecin, le directeur et l'ingénieur d'assurance : ces études sont trop spécialisées pour permettre la création d'une faculté qui devrait être à la fois mathématique, médicale, juridique, philosophique, économique et technique ; de plus, c'est dans les universités existantes quele praticien de l'assurance, quelle que doive être sa spécialité, puisera l'enseignement supérieur qui donnera à sa formation la largo base qui lui convient : l'actuaire y gagnera plus en considération que par des leçons sommaires de moindre valeur scientifique; bien plus, d'aprèsl'expérience du cours qu'il professe, M. Moldenhauer' (*) Loc. cit.. p. 1411. (**)Voir mes deux articles sur L 'assurance et son avenir (Économistefrançais, 1906, 11, p. 679, et 1909, 1, p. 79). (***) Loc. cit., p. 1418.
I