Annales des Mines (1909, série 10, volume 16) [Image 265]

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EXPÉRIENCES

EXÉCUTÉES POUR L'ÉTODE DES

EXPLOSIFS

avons fait, au mortier de 40 millimètres, avec la grisoutine à 12 p. 100 de nitroglycérine un très grand nombre d'essais à différentes charges et différentes teneurs en grisou. Pour les charges de 75 et 100 grammes, nous n'avons obtenu aucune inflammation. D'autre part ce n'est que pour la charge de 375 grammes que nous avons obtenu constamment l'inflammation du grisou ; pour les charges intermédiaires, la probabilité d'inflammation dépend de la teneur ; elle est incertaine pour les teneurs trop faibles et trop élevées, alors qu'il y a presque certitude d'inflammation si la teneur est voisine de 8 p. 100 ou de 8,5 p. 100. En particulier, à la charge de 150 grammes, sur 17 essais exécutés à des teneurs comprises entre 7,2 et 9 p. 100, il y a eu 14 inllammations, alors que la proportion de ratés est restée très élevée au-dessus ou au-dessous de ces limites. Il en résulte que si l'on veut déterminer avec quelque précision la plus haute charge pour laquelle le risque d'inflammation est pratiquement nul, il convient d'opérer avec des mélanges grisouteux dont la teneur est voisine de 8 ou 8,5 p. 100 ; faute de quoi on risque d'obtenir des coups négatifs, pour des charges qui donneraient des coups positifs avec d'autres teneurs en grisou. Il est probable que cette zone favorable à l'inflammation dépend dans une certaine mesure de la composition de l'explosif essayé. Nous n'avons toutefois pas aperçu de différences appréciables pour les divers explosifs à excès d'oxygène que nous avons essayés jusqu'à ce jour. Dans les essais dont nous allons maintenant rendre compte, on s'est efforcé de maintenir la teneur en grisou dans les limites indiquées. Les résultats obtenus ont été beaucoup plus nets que ne le laissaient prévoir les essais antérieurs en présence d'un mélange à 10 p. 100 de formène. Nous ajouterons que l'outillage de la Station d'essais

CONTENANT

DES

SELS

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ALCALINS

permet d'avoir un mélange grisouteux très homogène dans l'entière capacité de la chambre d'explosion ; vers la fin du remplissage, on prélève une prise de gaz à mihauteur de la chambre ; c'est l'analyse de cette prise de gaz, faite par la méthode des limites d'inflammabilité, qui figure sur les tableaux ; des essais de vérification ont montré que la teneur en grisou au sommet ou au sol de la galerie ne différait pas de plus de 1 millième de la teneur au centre. Après chaque essai, on a eu la précaution de donner quelques coups de bourroir dans l'âme du canon pour en chasser les gaz brûlés qui, après un essai positif, auraient pu former un matelas de gaz incombustibles et fausser les indications de l'essai suivant. Enfin le grisou venant directement d'un soufflard ne contient éventuellement, comme impuretés, qu'un peu d'air, dont il est tenu naturellement compte pour le réglage des appareils qui forment le mélange grisouteux. Grisounites au trinitrotoluène. — Les explosifs essayés avaient les compositions suivantes :

Composition Trinitrotoluène Nitrate d'ammoniaque Nitrate de potasse. . .

Poids des cartouches Diamètre des cartouches Densité moyenne de l'explosif Poids moyen d'explosif sur 1 centimètre dê longueur du mortier Température de détonation (*)

1

2

3

14 86 0

14 83 3

14 80 6

100

100

100

environ 100 grammes. environ 30 millimètres. 1,3 1,2 1,2, 1920

7 gr. 1909

7 gr. 1899

( ) Les températures de détonation ont été calculées en appliquant les coelficients des circulaires ministérielles du 1" août 1890 et du -9 août 1896. Pour les explosifs au salpêtre, on a supposé que toute la potasse se retrouvait en carbonate de potasse, et l'on n'a tenu compte a aucune chaleur de fusion, volatilisation ou dissociation du carbonate Qe potasse ou de la potasse.