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LES GISEMENTS MÉTALLIFÈRES DE L'ALGÉRIE
seur. Quant à l'antimoine, il se présentait non seulement dans la nadorite, mais aussi dans une substance amorphe jaunâtre, ayant la consistance de l'argile ou, au contraire, très friable ; il semble que cette matière ne soit autre qu'un antimoniate de fer et de calcium mêlé avec du sesquioxyde de fer (*). Dans cette zone, la constitution du gîte paraissait à peu près constante à un même niveau, mais la teneur en plomb diminuait avec la profondeur et arrivait à être assez faible à 60 mètres du jour pour qu'on modifiât le mode de préparation des produits. A partir de la profondeur de 70 mètres, la séparation des deux catégories de minerai s'effectue nettement ; on a, au Nord, une colonne de smithsonite pauvre, mais peu antimonieuse, et, au Sud, une colonne d'antimoniate de fer et, en descendant, l'importance de cette dernière substance et sa teneur en antimoine augmentent pendant que le fait inverse se manifeste en ce qui concerne le minerai de zinc. 11 y avait, au voisinage du crochet des couches, épaississement et enrichissement du minerai ; l'exploitation débuta par des abatages souterrains dans cette région ; on essaya d'augmenter la teneur des minerais en les lavant et de fondre la nadorite sur place; il semble que l'entreprise fut onéreuse. On en vint alors à l'abatage en carrière qui fut poussée jusqu'à 73 mètres au-dessus de la crête des bancs calcaires ; plus bas, des chantiers souterrains furent ouverts : la masse divisée en étages de 10 mètres de hauteur fut dépilée par tranches horizontales de 2 mètres prises en montant ; l'exploitation porte maintenant sur les 5 e et 6 e étages, le toit du premier étant la sole de l'excavation à ciel ouvert. Quand la proportion de nadorite était notable, on procédait naturellement à son triage, dans la mesure du (*) Voir analyses de la page 145.
LES GISEMENTS METALLIFERES DE L'ALGÉRIE
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possible, mais les produits restants étaient encore très plombeux et très antimonieux : on les passait dans des fours à cuve et, en même temps que l'acide carbonique de la smithsonite était chassé, il se produisait un peu de plomb antimonieux, formant des gouttelettes à la surface des morceaux ; on criblait les minerais calcinés au moyen d'une grille à vide de 5 millimètres ; le refus offrait une teneur en zinc un peu plus élevée que le tout-venant, tandis que les menus renfermaient, en quantités presque égales, le zinc, le plomb et l'arsenic; ils constituaient de 15 à 20 p. 100 de ce qui était sorti des fours; comme ces dernières substances furent longtemps invendables et que les pertes au feu étaient d'environ 20 p. 100, on voit que les produits marchands ne constituaient que de 64 à 68 p. 100 de l'extraction; en 1906 et en 1907, on put, à la faveur des cours élevés de l'antimoine, se débarrasser de partie de ces terres métallifères (*), tenant environ 35 p. 100 des deux métaux (plomb et antimoine). Le petit tableau suivant montre la marche des opérations que je viens de décrire :
SUBSTANCE DOSÉE
Antimoine Fer, alumine, manganèse ..
MINERAI CALCINE
MINERAI
MINERAI
cru
calciné
ét
p. 100 22.00 6,00 6,50 22,00
p. 100 28,00 8,50 8,50 28 à 29
p. 100 31,08 6,00 7,00 29 à 30
criblé
RÉSIDUS
du criblage
p. 100 15,00 17.50 10,60 20 à 25
Quand on fut au-dessous du troisième niveau, il devint inutile de pousser le grillage et de pratiquer le criblage ; ■de plus, actuellement, on produit non seulement de la smithsonite un peu plombeuse et antimonieuse, mais •encore de l'antimonite de fer, tenant environ 38 p. 100 (*) On en a vendu 6.500 tonnes.