Annales des Mines (1910, série 10, volume 17) [Image 103]

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GISEMENTS

MÉTALLIFÈRES DE

L' ALGÉRIE

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Si on en excepte ceux de la région de Gar Rouban T tous les gîtes métallifères que j'ai passés en revue semblent d'âge tertiaire; sous la forme filonienne, en effet, ils sont souvent encaissés, soit, en ce qui concerne le département d'Alger, dans les assises supérieures du système crétacé, soit dans la partie haute de l'éocène, en ce qui a trait au département de Constantine. A la même époque tertiaire se sont d'ailleurs produits les principaux des plissements qui affectent les terrains que ces gîtes traversent et, de plus, le tronçon nord-africain de la chaîne alpine n'a été que peu profondément entamé par l'érosion. De ces diverses circonstances, M. de Launay (*) induit la faible importance probable des gîtes filoniens et, en réalité, l'exploitation de ceux-ci n'a joué et ne joue, au point de vue pratique, qu'un rôle tout à fait secondaire. Pourtant on doit remarquer que leur mise en valeur n'a pas été sans quelque succès dans le massif de Tablât, dans l'Edough et les environs de la Calle et on peut croire que la faible production des minerais filoniens s'explique par la difficile prospection des régions où on les rencontre et par les grandes dépenses qu'entraînent l'étude d'un filon et l'équipement de la mine qui le doit exploiter autant que par des considérations théoriquesLe fait que les incrustations primitives semblent s'être produites au voisinage de la superficie, explique le «rôle important, joué par les circulations souterraines d'eaux météoriques (**) » et la prédominance des formes oxydées ou carbonatées des minerais. Il résulte suffisamment de tout ce qui précède que les gisements métamorphiques de zinc et de plomb sont l'une des principales richessesminérales de la colonie ; si, dans les départements d'Oran et d'Alger, les concentrations de minerai à haute (*) L.

DE

LAUNAY,

(**) L. DE LACNAY,

les Richesses minérales de l'Afrique, p. 296. loc. cit., p. 297.

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teneur sont rares, elles sont au contraire très fréquentes dans celui de Constantine ; quelques-unes semblent présenter des réserves assez considérables de produits. L'exploration systématique des gîtes algériens n'a guère commencé qu'en 1895 et, pour qui connaît un peu la colonie, il est de toute évidence que les recherches minières sont loin d'être déjà condamnées à devenir infructueuses, même dans le département de Constantine. Quant à l'exploitation de ces gisements, c'est surtout, depuis 1902 qu'elle s'est développée : la plupart des centres miniers sont de création postérieure à cette date ; le nombre de ceux qui existaient avant 1900 est très petit. Je crois qu'il ne faut pas perdre de vue et cette exploration encore incomplète de territoires d'accès souvent difficile et la date récente du passage des recherches à l'exploitation, si on veut juger sainement des résultats obtenus et de ceux qu'on peut espérer encore. Pour le moment, voici, je crois, ce qu'on peut dire : en tenant compte de tous les minerais, y compris ceux du fer et de phosphate de chaux, le total des exportations algériennes de ces substances avait, d'après le service des douanes, une valeur de 36.168.000 francs en 1908, alors que le total des exportations atteignait 325.812.000 francs; il est donc incontestable que l'exploitation des mines et des carrières joue son rôle dans la prospérité de la colonie ; en nous restreignant à l'objet de cette note, on peut remarquer que, en ce qui concerne le zinc , une région qui fournit annuellement plus de 85.000 tonnes de minerai à 45 p. 100 présente sur le marché une certaine importance, étant donné que la production mondiale du métal est sensiblement inférieure à 1 million de tonnes (*) ; on (*) 722.100 tonnes en 1908. d'après les documents statistiques de la «Metallgesellschaft ».