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DÉGAGEMENT . INSTANTANÉ D' ACIDE CARBONIQUE
ils attendaient patiemment qu'on vînt les délivrer. II pouvait être à ce moment sept heures ; il y avait près de dix heures que le dégagement instantané s'était produit (*). Le faux-puits, lorsqu'on put y descendre quelques jours après, fut trouvé remblayé sur 16 mètres de hauteur ; on en retira environ 150 tonnes de déblais, formés d'un mélange de charbon et de schistes. Les dégâts matériels étaient pour ainsi dire nuls ; seul le dernier cadre avait été cassé, probablement par le tirage des coups de mine. Les déblais projetés semblaient venir uniquement d'une zone de schistes froissés au-dessus de la couche de charbon récemment découverte, zone où l'on remarquait du côté Ouest un vide de 1 à 2 mètres cubes seulement. La couche de charbon, recoupée par une faille dirigée à peu près Nord-Sud, présentait à l'Ouest de cette faille une épaisseur de l m ,50 à 2 mètres de bon charbon ; à l'Est, au contraire, le charbon était froissé et son épaisseur beaucoup plus réduite ; en même temps la couche, comme laminée par un autre accident presque horizontal, s'amincissait progressivement du Sud au Nord, la partie en charbon froissé passant le long de la faille de 0"',80 à 0 m ,10 seulement. Il est bien difficile d'évaluer la -quantité d'acide carbonique qui a été dégagée. On peut seulement remarquer que l'ensemble des travaux envahis dès le début par l'acide carbonique offre une contenance de 5.000 à6.000 mètres cubes. Pendant près de dix heures, le ventilateur a débité de l'acide carbonique ; le dégagement a
(*) Des médailles de sauvetage ont été décernées, à la suite de l'accident du 26 juillet, à MM. Piroulas, ingénieur à Messeix, et Ferreyrolies, délégué-mineur de Singles, qui avaient été des premiers à pénétrer dans la mine et à participer au sauvetage.
SURVENU AUX MINES DE SINGLES
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continué ensuite quelque temps, puisque, le ventilateur ayant été arrêté après le sauvetage', la mine était de nouveau remplie d'acide carbonique le lendemain. La rapidité du dégagement a été considérable; elle n'a pas été telle cependant que les ouvriers n'aient eu le temps d'aller jusqu'à la chambre à air. Le machiniste a pu, après avoir tiré les coups de mine, courir au treuil, achever de remonter Chavagnat et Serre, et revenir avec ces deux derniers à la chambre, ce qui a dû demander environ une minute. Toutes les lampes avaient été éteintes presque dès le début; la dernière allumée, celle du chef de poste, s'était éteinte au moment où celui-ci, sorti de la benne, descendait de la recette supérieure du faux-puits, située à 2 mètres au-dessus du sol. Enseignements à tirer de l'accident de Singles. —■ L'accident du 26 juillet 1909 comporte plusieurs enseignements : A. Utilité des chambres de sauvetage. — Il met d'abord tout à fait à l'ordre du jour la question de l'organisation des chambres de sauvetage au fond des mines. Bien peu de mines en possèdent encore. Malgré les services rendus par des refuges de ce genre lors du sauvetage de Courrières, nous ne croyons pas qu'il en existe actuellement en France en dehors de la petite mine de Singles. Hors de France, leur nombre est également bien restreint : on peut citer, en Allemagne, les chambres de sauvetage de la mine de sel Bernhardshall à Saalfeld, où un arrêté du 19 août 1903 les a même rendues obligatoires, et surtout en Autriche les installations plus complètes établies dans quelques mines comme celles de la Kaiser Ferdinand Nordbahn et au puits Johann-Maria du comte Wilczeck à Polnisch-Ostrau(*). (*) Bulletin de l'Industrie minérale, 3" livraison de 1908, p. 602.