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LES RÉGIONS ARGENTIFÈRES
Métallurgie et marché des minerais. — Aucun smelter ne s'est encore établi dans la région pour traiter les minerais de cobalt. Tous les minerais sont expédiés à des smelters déjà existants et qui font entrer les minerais de cobalt dans le cycle des traitements déjà établis. Une usine s'est cependant créée à North Bay à l'embranchement du C. P. R. et du T. N. 0. ; depuis trois ans qu'elle est établie elle n'a jamais pu marcher. Indépendamment des erreurs dans la direction du début, erreurs qui conduisirent à l'installation d'un outillage inutilisable, beaucoup de conditions défavorables entravèrent le succès de l'entreprise. D'une part, en effet, la complexité des minerais de cobalt est telle que leur traitement offre de grandes difficultés ; alors même qu'on abandonne le nickel et le cobalt et qu'on se borne à l'extraction de l'argent, la présence de l'arsenic conduit à des méthodes par voie sèche longues et peu satisfaisantes, eu égard aux pertes considérables dans les fumées ; les méthodes par voie humide exigent des grillages préalables et conduisent à des pertes analogues. D'un autre côté l'extraction du camp de Cobalt est relativement faible : 23.000 tonnes en 1908, soit 75 tonnes par jour. En admettant qu'un smelter réussisse à en prendre la moitié, ce sera toujours insuffisant pour des méthodes par voie sèche, et la concurrence sera difficile avec d'autres smelters comme ceux deCopper Cliff (Sudbury) qui traitent 300 à 350. 000 tonnes par an et qui peuvent passer avec leurs minerais ordinaires les minerais complexes de Cobalt. Le métal précieux est concentré dans leurs produits ordinaires, mattes et speiss, qu'ils sont outillés pour traiter économiquement. Les méthodes qu'emploient ces smelters sont assez peu connues. Les usines de raffinage du New Jersey emplombent directement à la coupellation les minerais très riches. Les usines de Copper Cliff et de Denver font des
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mélanges avec leurs minerais ordinaires et traitent au four à cuve pour mattes et speiss. Si un smelter devait aborder franchement le problème de traiter uniquement les minerais de cobalt, il semble que la solution serait d'employer une méthode mixte. Les minerais de cobalt peuvent en effet se classer comme suit : 1° Minerais à plus de 6 kilogrammes d'argent à la tonne, l'argent étant surtout à l'état natif; 2° Minerais riches en arséniosulfures et dont la teneur en argent ne dépasse guère 6 kilogrammes ; 3° Minerais pauvres en arséniosulfures et contenant moins de 6 kilogrammes d'argent à la tonne. Les minerais n° 2 seraient seuls grillés, puis passeraient avec les minerais n° 3 au four à cuve et avec des pyrites crues de façon à obtenir une matte et un speiss. La matte serait fondue en un second four à cuve avec les minerais n°l, pour matte seconde qu'on traiterait au convertisseur. Le speiss grillé repasserait en partie au four n° 1 et serait en partie envoyé au traitement par voie humide. Ce traitement consisterait en un grillage avec de la soude caustique de façon à faire passer la majeure partie de l'arsenic des speiss en arséniates alcalins solubles qu'un premier lessivage à l'eau chaude enlèverait. La pulpe desséchée serait soumise à un grillage chlorurant et à un lessivage à l'hyposulfite de soude. L'argentdissous dans les lessives serait précipité par le sulfure de sodium. Les sulfures épuisés aux filtres-presses seraient expédiés aux raffineries. On peut se rendre compte de la difficulté du traitement des minerais relativement pauvres par les échelles de prix de vente que fournissent les divers smelters acheteurs. En 1908 les acheteurs étaient :