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LE PÉTROLE AUX INDES NÉERLANDAISES LE PÉTROLE AUX INDES NÉERLANDAISES
LE
PÉTROLE AUX INDES NÉERLANDAISES Par M. CLÉMENT, Ingénieur civil des Mines, Professeur à l'Université technique de Delft.
Les Indes néerlandaises, au point de vue de la production du pétrole, n'occupent dans le monde que le cinquième rang, venant après les États-Unis, la Russie, la Galicie etla Roumanie. La production, enl908, a quelque peu dépassé 1 million de tonnes, chiffre faible si on le compare à celui des États-Unis, près de 24 millions. L'histoire du développement de l'exploitation du pétrole aux Indes néerlandaises est cependant intéressante à plusieurs points de vue. La présente note a pour but de résumer laquestion aux points de vue géologiqueet historique, puis de faire connaître l'organisation économique et financière très caractéristique de cette industrie. Le pétrole est exploité dans les trois des principales des possessions néerlandaises : Sumatra, Java, Bornéo. Géologie générale. — Deux faits caractérisent les gisements de pétrole aux Indes : ils se trouvent dans des terrains tertiaires et la position des régions riches est liée à celle des anticlinaux ainsi que nous le verrons par la suite ; voici d'abord quelques indications sur la constitution géologique des trois îles et sur les formations tertiaires en particulier. SUMATRA. — Une coupe transversale de l'île (sudouest-nord-est), de Benkœlen à l'île de Banka par
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exemple, montre assez nettement la structure de l'île qui est la suivante (*) : « La côte sud-ouest est formée de sédiments tertiaires renfermant delà houille (gisement à'Ombilien), appartenant au miocène et pliocène et s'élevant jusqu'à une hauteur de 300 mètres pour venir buter le long d'une faille contre des couches paléozoïques fortement redressées ; cette zone côtière a 30 kilomètres de largeur. « La chaîne centrale, large de 50 kilomètres, est formée de schistes paléozoïques plissés, de granité et de roches volcaniques récentes (volcan « le Dempo » en activité, altitude de 3.176 mètres). « Au delà du bord nord-est de la chaîne s'étend le « bas pays de Palembang », traversé par le Mœsi et ses affluents (largeur 210 kilomètres). Tout ce pays est couvert par le diluvium, avec quelques affleurements de tertiaire; cette formation surtout néogène est d'ailleurs atteinte presque partout à 5 ou 10 mètres de profondeur, elle est fortement plissée et semée de massifs de roches volcaniques. Elle contient les gisements de pétrole. » L'éocène est divisé par le D 1' Verbeek (**) en deux étages : le plus ancien, reposant en discordance sur les terrains antérieurs, formé de conglomérats et de brèches, développé surtout à l'ouest de l'île, depuis le bassin houiller d'Ombilien jusqu'à la côte [Natal et Siboga); le plus récent, formé d'argiles et de schistes, en concordance avec le précédent, signalé dans la même région ét contenant des couches importantes de charbons bitumineux. L'oligocène est formé de marnes et de calcaires orbiBull. Soc. géol. de France, 1901. (**) Jaarboek v. h. Mynwezen in Nederl. Oost Indie, 1881, première partie. — Voir aussi : même publication, 1887 et 1890 (FENNEMA et RENAUD); A. TOBLER, Géologie du Moeara Enim, journal de la Société' royale néerlandaise de géographie, 1906; C. ENGLER et H. HÔFER, das Erdol (Leipzig, 1909). (*) G. SCHMIDT,