Annales des Mines (1910, série 10, volume 18) [Image 188]

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LE NOUVEAU

RÉGIME

pas 19 p. 100 des entreprises qui fussent munies de moyens mécaniques de sortage ; il y en aurait 60 p. 100 en 1910. Il faut également se rappeler '-et autre trait caractéristique de ces exploitations, à savoir la lourde redevance tréfoncière payée an propriétaire du sol. On s'accorde à dire qu'elle varie de 25 à 30 p. 100 du produit brut. On n'estimerait pas à plus de 19 p. 1 < >0 le nombre de propriétaires qui exploiteni par eux-mêmes. A côté de cette situation do l'extraction se placent les conditions particulières du commerce, à raison, d'une part, des débouchés relativemci H réduits que les soufres peuvent trouver sur le marché et, d'autre part, de la concurrence faite subitement depuis 1904 par la Louisiane ; et aujourd'hui on s'inquiète aussi en Sicile du Japon et du Mexique. Sans revenir' ici sur le détail des statistiques, je me bornerai à rappeler quelques chiffres d'ensemble qui suffiront à éclàirei et à préciser la question. Déjà, avant l'arrivée sur le marché des soufres de la Louisiane, l'extraction en Sicile avait toujours quelque peu dépassé les besoins de la consommation et il y avait eu dans File un stock important. Au moment où la Louisiane allait entrer enjeu en 1904, l'extraction sicilienne pouvait être par an de 520.00*1 tonnes et la consommation d'environ 500.000 tonnes. Lorsque le Syndicat obligatoire commença ses opérations en 1906, le stock était de 430 à 450.000 tonnes; l'extraction avait déjà baissé ainsi que les débouchés par rapport aux maxima ci-dessus indiqués. Les exportations de la Sicile semblent être actuellement d'environ. 350.000 tonnes ; la production dans les trois dernières années d'environ 400.000 tonnes et le stock en fin de 1909 de quelque 650.000 tonnes. Ces grandes lignes et ces- chiffres essentiels rappelés, revenons au fonctionnement de la combinaison de 1906. Tous les producteurs, actuels ou futurs, ont été assoer ciés légalement du 1 août 1906 au 31 juillet 1918 dans

DU SYNDICAT OBLIGATOIRE DES SOUFRES DE SICILE

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un syndicat obligatoire qui a dû prendre le stock existant et qui seul désormais peut vendre ou livrer du soufre brut [grezzo) à des tiers à quelque titre que ce soit. Par contre, l'extraction restant libre, le Syndicat doit prendre charge de tout le soufre que les associés veulent lui livrer; il le vend pour le mieux, en se conformant en la forme aux règles administratives à lui imposées, au compte des associés et il répartit entre eux le produit des ventes ainsi réalisées ; le syndicat ou les banques qui coopèrent à l'opération peuvent d'ailleurs faire des avances sur les soufres matériellement livrés. Tout le mal venant de l'excès de la production sur la consommation, on avait bien prévu, en 19u6, le principe d'une réduction éventuelle de la production suivant le système des contingents inhérents à toute combinaison syndicale. Pratiquement l'idée eût été irréalisable avec le nombre et la nature des exploitants que je rappelais ci-dessus. On a pensé que l'on arriverait automatiquement au môme résultat par la disparition naturelle des petits exploitants, ou plutôt des exploitants à un prix de revient élevé, qui ne pourraient plus vivre dans les conditions nouvelles qui leur seraient faites, le prix à eux alloué devant être plus bas que les prix anciens et d'autant plus réduit que la production serait plus considérable. Les moyens que l'on a employés pour atteindre ce but ont trompé ces calculs, et il semble que l'on aurait pu le prévoir. On s'est, en effet, décidé, et il paraît y avoir eu là une déviation des idées originaires de 1906, à opérer au regard des producteurs dans les conditions suivantes : on déterminait ce que l'on a appelé le prezzo prndentiale, c'est-à-dire un prix d'ordre réduit par rapport à celui que l'on présumait devoir être réalisé; le prezzo prudentiale paraissant avoir été généralement de quelque 7 francs par tonne au-dessous du prix définitif. A toute consignation de soufre, le producteur touchait par tonne sur son