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LÉGISLATION OUVRIERE ET CONFLIT SOCIAL EN SUEDE er
pays Scandinaves. Le 1 avril 1899, fut fondée l'organisation centrale des corps de métier suédois avec 27.914 membres. Elle se développa rapidement par la suite, atteignit son maximum de participants en 1907 avec 186.226 membres. Leur nombre baissa ensuite pour n'être plus en 1909, après la grève, que de 108.000. Cette association a beaucoup de filiales dont les plus importantes sont celles des ouvriers de fabriques, des ouvriers en métaux et des ouvriers en bois. Elle possède une puissance financière assez considérable. A côté d'elle, il faut citer les employés du livre, des . chemins de fer et quelques autres groupes moins impor-, tants avec environ 40.000 membres. L'organisation patronale est, en Suède, particulièrement puissante : divisée en trois grandes sections, on peut dire qu'elle lutte au moins à armes égales avec les ouvriers. La plus importante, 1' « Union des syndicats patronaux en Suède », comprend 28 unions industrielles, environ . 1.400 patrons employant 163.000 ouvriers. Les ressources proviennent en partie de cotisations annuelles et surtout d'un versement de garantie do 100 couronnes par ouvrier employé, versement qui devient la propriété du syndicat si le participant agit contrairement à ses statuts. La réserve totale en juin 1909 était de 17,5 millions de couronnes. De plus, avant la grève, elle s'est assurée d'un crédit de 8 millions de couronnes auprès d'un consortium de grandes banques. Une de ses principales fonctions est l'assurance contre la grève, qui consiste, en cas de grève ou de lock-out (approuvé par le syndicat), à rembourser les frais géné-
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raux de l'entreprise qui continuent à courir, malgré la cessation du travail. Elle paie une couronne par journée de travail perdue. A côté de cette puissante association et très considérables encore sont celles dubâtiment, employant 50.000 ouvriers, et celle des constructeurs de machines et de vaisseaux, comprenant 30.000 ouvriers. Puis viennent celles des chemins de fer et quelques organisations indépendantes telles que les imprimeurs, les agriculteurs et diverses associations commerciales.
LA CRISE OUVRIÈRE EN SUÈDE.
Par ce qui précède, nous avons vu l'état de la législation ouvrière suédoise, législation intéressante, mais assez restreinte et d'ailleurs seulement en voie de formation. Nous avons dit quelques mots ensuite de la situation respective des ouvriers et des patrons. Comment la situation s'est envenimée au point d'aboutir à la grande grève de l'année dernière, c'est ce que nous allons tâcher d'exposer. Tout d'abord, nous voyons que le nombre des grèves et des locks-out a passé de 142 en 1903, intéressant 478 patrons et 24.572 ouvriers, à 302 en 1908, avec 1.424 patrons et 40.357 ouvriers. La plupart de ces grèves furent peu importantes, concernant moins de 25 ouvriers. La majorité des conflits a été causée par des questions de salaire ; cependant, le nombre total de demandes d'augmentation de salaires tend à diminuer par rapport à celui des grèves. Si L'on considère les résultats des grèves, nous VOJ^OIIS qu en 1903, 26 p. 100 ont été terminées en faveur des ouvriers et 33 p. 100 par une transaction.