Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
518
NOTICE HISTORIQUE
Seiche, refoulée au moyeu d'une machine spéciale. L'installation d'alimentation fut terminée le 30 novembre 1879; elle avait coûté 22.000 francs. Les économies à réaliser sur la consommation de combustible et sur l'entretien des chaudières devaient permettre de récupérer cette dépense en peu de temps. Il restait à réorganiser le service d'épuisement, car les réparations faites à la machine des Députés et à celle du Midi n'étaient que des expédients et ne pouvaient assurer pour bien longtemps l'avenir de la mine. On a vu que M. Ch. Eloy avait, il est vrai, pris une mesure permettant d'utiliser, pourTexhaure, non seulement les machines spéciales des Députés et du Midi, mais encore la machine d'extraction du puits Républicain ; cette mesure avait consisté à donner un tracé rigoureusement horizontal au vingt-septième niveau, ce qui en faisait un réservoir commun de toutes les eaux de la mine. Elle n'était pas sans quelques inconvénients au point de vue du roulage, mars elle a permis à la mine de traverser sans trop de difficultés des périodes très critiques au point de vue de l'épuisement. Le venue d'eau était, en 1872, d'environ 2.000 litres en moyenne, mais elle avait atteint exceptionnellement 2.600 litres, au mois de décembre de la même année, par suite d'une crue de la Seiche, et elle n'avait cessé d'augmenter par la suite. En 1877, on estimait qu'elle était normalement de 2.800 à 3.000 litres et que l'installation d'une nouvelle machine d'épuisement était indispensable. Au mois de janvier 1879, la venue d'eau se trouva portée à 3.300 litres ; en janvier 1881, elle atteignit une valeur double (de 6 à 7 mètres cubes) par suite d'une crue exceptionnelle de la Seiche, qui avait couvert d'eau toute la vallée et donné lieu à des infiltrations importantes parles anciens travaux des tributers. Ce fut la période la plus critique que la mine de Pontpéan eût traversée depuis la reprise des travaux en 1851 ; pendant une dizaine
SUR L'EXPLOITATION
DES MINES DE PONTPEAN
519'
de jours, on dut arrêter tout travail au fond et faire marcher à toute vitesse les deux machines d'épuisement en même temps que la machine d'extraction du puits Républicain, munie de bennes à eau. On réussit ainsi à éviter une inondation qui aurait été d'autant plus regrettable qu'à ce moment toutes les mesures étaient prises pour éviter,, dans l'avenir, le retour d'incidents analogues. Il convient d'ajouter, d'ailleurs, qu'aussitôt la crue de la Seiche terminée, on étala des boues de la préparation mécanique sur toute la région de la surface voisine du puits de la Nouvelle-Mine où s'étaient développés les travaux des tributers; on diminua ainsi la perméabilité de ces travaux dans une proportion considérable. Il y a lieu de signaler une constatation assez intéressante en matière d'épuisement qui fut faite peu après, dans le courant de l'année 1882. A cette époque, on éprouvait quelque gêne, à cause de l'importance de la venue d'eau, dans l'exploitation des tailles situées entre le vingt-quatrième et le vingt-septième niveau, d'une part, le puits du Midi et le puits Républicain, d'autre part. On supposa que cela tenait à l'accumulation de l'eau, sous une pression de 9 kg ,75, derrière le serrement fermant la traverse du vingt-cinquième sud; l'eau sous pression aurait suivi le filon pour sortir par les tailles situées à 200 mètres environ au Nord de l'extrémité du vingt-cinquième. Cette hypothèse était contredite, il est vrai, par l'absence de suintements appréciables à l'extrémité des coupements du vingt et unième, bien que la pression statique dût être de près de 50 mètres d'eau à ce niveau. Pour trancher la question, on ouvrit le serrement ; il en résulta une augmentation de 300 litres par minute sur le total de la venue d'eau, mais les infiltrations ne diminuèrent pas dans les tailles du vingt-septième. On referma alors le barrage ; la pression se rétablit derrière lui et la venue d'eau se trouva ramenée à son chiffre initial. Cette expérience