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222 ÉTUDE SUR LES GISEMENTS DE FER DE L'ALGÉRIE
rézas; leur épaisseur est naturellement extrêmement variable, jusqu'à atteindre 500 mètres au cap de Garde. Dans les trois petits niveaux schisteux du gneiss inférieur, le calcaire remplace aussi très souvent les schistes. On ne peut pas séparer le minerai de fer du calcaire : il y a . équivalence absolue; on n'aperçoit aucune règle déterminant la répartition du minerai ; le plus souvent, il y a passage progressif des parties riches aux parties stériles; on observe aussi des intercalations calcaires ou schisteuses au milieu du minerai ne présentant aucune transition avec celui-ci. On peut signaler que c'est au voisinage des couches calcaires et ferrugineuses, dans la grande masse des schistes, que l'abondance des grenats est la plus marquée ; les cristaux mal formés ont des dimensions variant entre 1 et 5 ou 6 millimètres. Si on ne tient pas compte des dépôts quaternaires, les autres assises de la région appartiennent à l'éocène supérieur ; ce sont des argiles feuilletées avec lits de grès quartziteux et lentilles de calcaire marneux que surmontent des grès friables. Des roches éruptives post-éocènes (microgranite passant à la rhyolite) forment des dômes et des dykes; leur action métamorphique paraît ne s'être étendue qu'à une faible distance de leurs massifs. MODE DE GISEMENT.
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NATURE DES
MINERAIS ET DES
GANGUES. — Le véritable minerai de fer dé cette région est la magnétite ; mais dans les parties hautes des gisements, l'hématite se joint à elle; aussi bien a-t-on, depuis longtemps, distingué deux sortes de minerai : le minerai rouge, dans lequel les deux oxydesxoexistent et qui disparaît en profondeur, et le minerai gris, constitué à peu près uniquement par de la magnétite. La zone du minerai rouge est une zone d'enrichissement en fer : ses produits ont une teneur qui dépasse toujours 55 p. 100, et souvent 60 p. 100, alors que les minerais de la seconde catégorie
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ne renferment guère plus de 50 p. 100 de fer. De plus, si le phosphore est toujours en faible quantité, la proportion de soufre augmente rapidement quand on passe du minerai rouge au minerai gris et dans celui-ci à mesure que les travaux s'approfondissent ; dans certains échantillons, on voit nettement la pyrite au milieu de la magnétite ; des analyses effectuées en mai 1897 sur des échantillons prélevés dans tous les chantiers en exploitation à Aïn Mokra (*) indiquent, sauf dans deux cas, des teneurs en soufre variant entre 0,26 et 5,83 p. 100 avec une moyenne de 1,41 p. 100. La pyrite est d'ailleurs très fréquente dans la plupart des roches de l'Edough : calcaires, amphibolites, schistes. On n'a observé rarement quelques mouches de galène et plus souvent des nodules de chalcopyrite au milieu du minerai; ici encore, bien que parfois ce dernier corps se trouve dans le minerai rouge, c'est au minerai gris qu'il s'associe principalement. Ce n'est que très exceptionnellement que l'on a rencontré de la sidérose (Bou Ilamra). De la sorte, on est en droit de penser que, à distance de la surface, on passe à du calcaire pyriteux ; le minerai uniquement magnétique serait alors la forme métamorphique des anciennes parties hautes du gisement ; l'hématite serait de production subséquente et résulterait d'une modification de la magnétite. La gangue du minerai est le plus souvent calcaire; mais accidentellement on constate aussi de hautes teneurs en silice (Bou Hamra, Marouania) ; en certains endroits, il y a mélange du minerai avec l'amphibolite (Bou Hamra, Bourbeïa) ; enfin, aux affleurements des gîtes et plus souvent au toit qu'au mur se présentent des terres argileuses rougeâtres avec blocs de minerai qui ont été exploités. On ne peut indiquer à partir de quel niveau apparaît le (*) On produisait alors plus de minerai gris que de rouge.