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EXPÉRIENCES SUK LES POUSSIÈRES DE HOUILLE
ET SUR LES MOYENS DE COMBATTRE LEURS DANGERS
descentes, mais de véritables flammes, d'autant plus volumineuses que la proportion de gaz à dégager est plus grande. Cette constatation conduit à l'hypothèse, également suggérée par bien d'autres faits, que ce sont les matières volatiles qui déterminent la propagation. Une confirmation intéressante de cette hypothèse a été faite lorsque, projetant des poussières susceptibles de dégager des gaz combustibles à travers le tube chauffé à une température inférieure à celle qui donne des points incandescents, on a constaté une perte en matières volatiles très sensible ; les gaz combustibles dégagés dans ces conditions n'auraient peut-être pas été en quantité suffisante pour que, également répandus dans la totalité du nuage, ils eussent atteint, par leur mélange avec l'air, la limite inférieure d'inflammabilité ; mais il n'en est pas de même si l'on admet que ces gaz, avant diffusion à la masse du nuage, prédominent dans les filets voisins des parois du tube, où réchauffement est plus considérable il est alors probable que dans ces régions, la limite d'inflammabilité est largement atteinte, au moins quand la température lue s'élève aux valeurs pour lesquelles on a normalement l'inflammation, à savoir : 775 à 800° pour les poussières de houille (*). Cette manière de voir paraît en accord avec l'observation que nous avons faite de l'invariabilité de la température nécessaire à l'inflammation, lorsque l'on passe d'une sorte de houille à une autre, alors que les températures limites sont très différentes lorsque l'on passe à d'autres sortes de substances pulvérulentes combustibles. Quand nous comparons, en effet, deux houilles à teneurs en matières volatiles différentes, pulvérisées à la même finesse, projetées en quantités égales dans
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(*) Une analyse moins succincte devrait tenir compte de la variation de teneur limite en fonction de la température.
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des conditions identiques, il doit y avoir, dans les deux cas, un échauffement à peu près égal, mais un dégagement inégal de gaz combustibles ; si les conditions d'échauffement n'étaient pas, en tous cas, suffisantes pour que ces gaz atteignent, dans les parties voisines de la paroi, la limite d'inflammabilité, on trouverait des températures pour lesquelles cette teneur, nécessaire à l'inflammation, serait atteinte, dans un cas, et pas encore atteinte dans l'autre cas ; or, nous avons vu que l'on obtenait, dans les deux cas, la même limite de température. Cela indique que, aussi bien pour les poussières pauvres que pour les poussières riches en matières volatiles, réchauffement, tel que nous le réalisons, est suffisant pour que les gaz combustibles dégagés au voisinage des parois atteignent la teneur limite d'inflammabilité. La température limite que l'on observe, et qui est commune à toutes les houilles, est alors, semble-t-il, la température nécessaire pour que l'air qui entoure les poussières et qui se charge de gaz combustibles, atteigne, au cours du passage rapide le long de la paroi chaude, et à son contact, la température d'inflammation propre au mélange gazeux combustible qui s'est formé. Or, quelle que soit la nature de la houille essayée et sa teneur en matières volatiles, les gaz combustibles qui se dégagent sont principalement de l'hydrogène et du formène ; la proportion relative de ces deux gaz varie peu ; il en résulte que la température d'inflammation doit être la même, et comme les conditions d'échauffement sont identiques dans les essais que l'on compare, on conclut que la température de la paroi doit être la même pour les diverses sortes de houille, comme l'expérience le vérifie. Au contraire, avec d'autres corps dégageant d'autres gaz combustibles, on doit aboutir à d'autres températures limites, sans compter que la combustion des parties solides peut éventuellement être assez vive pour contribuer d'une Tome II, 1912.
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