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LE GISEMENT ASPHALTIQUE DU VAL DE TRAVERS
deaux et une chambre de pompes. Les eaux de la portion du gisement comprise entre ce fond de bateau et les affleurements s'y accumulent naturellement. Pour drainer la plateure faisant suite au plissement, un travers-bancs au mur a été percé entre les bâtardeaux et l'aval-pendage. Il recoupe la couche au-dessous du niveau actuel d'exploitation. Les eaux de toutes les régions exploitées s'écoulent ainsi naturellement aux bâtardeaux . Seules les descenderies de recherches sont au-dessous du niveau d'épuisement. Elles sont munies de petites pompes électriques qui refoulent l'eau à la cote du travers-bancs. L'épuisement des bâtardeaux se fait à l'aide de deux grosses pompes électriques, pouvant refouler chacune jusqu'au jour 10 mètres cubes par minute. Outre ces installations, il faut encore mentionner la lutte journalière et continue contre les venues d'eaux rencontrées. L'eau affluant par des cassures, ses points d'invasion sont très nets; en outre, les failles sont généralement rectilignes et des hypothèses sur le prolongement de cassures déjà connues permettent de dévier des galeries pour éviter leur rencontre ou de prendre les précautions voulues pour combattre les afflux d'eau. L'on s'efforce, lorsqu'il faut traverser ces accidents, de les attaquer aussi perpendiculairement que possible ; et l'on établit dans ces fissures, lorsqu'on le peut, un véritable calfatage avec picots, étoupe ou ciment injecté pour restreindre les venues. Malheureusement cette lutte est assez peu efficace, car, dans ce réseau orthogonal de cassures, les communications sont multiples et souvent le bouchage d'une source en fait sourdre ou grossir une autre. Mais, comme nous l'avons vu, avec son équipement actuel, la mine est largement pourvue pour parer à toute éventualité. L'organisation rationnelle de la mine, dont nous venons d'exposer le détail, se poursuit depuis 1895. Elle a permis, ainsi qu'une étude sérieuse des meilleures mé-
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thodes d'exploitation, 60 p. 100 (*).
d'augmenter le
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rendement de
IV. — UTILISATION DES PRODUITS.
L'asphalte extrait de la mine est livré à la consommation, soit à l'état naturel, soit après transformation. On sait que cette substance est maintenant employée presque uniquement aux travaux de confection de chaussées. On expédie l'asphalte premier choix en gros morceaux, tenant 8, 10, 12, parfois même une plus forte proportion de bitume. Cette roche tient en général 86 à 90 p. 100 de -carbonate de chaux. Le résidu insoluble est insignifiant. Elle est totalement exempte de silice. Sa couleur est brun foncé, uniforme, indice de la parfaite homogénéité de l'imprégnation. Elle forme copeau lorsqu'on l'attaque au couteau. Transportée sur les lieux d'utilisation, elle est mise en œuvre par les entrepreneurs de travaux publics après pulvérisation pour obtenir, par battage, des chaussées monolithes. On sait que l'asphalte du Val de Travers a acquis pour ces travaux une réputation mondiale. C'est un fait d'expérience qu'il est impossible de faire des comprimés avec toutes sortes d'asphalte et que la question d'origine et de nature de la roche est un point capital. Il est difficile de dire quelle est la cause exacte de l'excellence des résultats obtenus. Il est probable que cette cause est très complexe. L'absence totale de silice est certainement un facteur important, ainsi que la porosité et l'homogénéité du calcaire imprégné. Les spécialistes de l'asphalte distinguent le bitume (*) Nous tenons à signaler ici que la direction technique de la mine est confiée à un ingénieur ancien élève de l'École des Mines de SaintEtienne, M. Potier.