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REVUE DES ACCIDENTS D'APPAREILS A VAPEUR
de plus en plus considérables, la proportion de celles à timbre élevé devient plus forte ; mais il n'est pas excessif de penser que les progrès de l'art devraient amplement compenser l'influence de ces circonstances. La situation n'est donc pas satisfaisante. Il faut tâcher de voir la cause du mal. C'est à quoi pourra servir, espérons-nous, le résumé qui va être fait des circonstances dans lesquelles se sont produits les accidents principaux. On ne s'attachera pas à l'ordre chronologique, mais on examinera successivement les accidents causés par des avaries du foyer, de l'enveloppe du foyer, du corps cylindrique ; viendront ensuite les accidents divers ne rentrant pas dans les catégories précédentes. Explosion du 4 juillet 1904 à la gare Saint-Lazare. — De tous les accidents que nous avons à décrire, celui qui a, non sans raison , le plus vivement impressionné l'opinion publique, a été l'explosion de la locomotive n° 626 de la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest, survenue le 4 juillet 1904 dans la tranchée de la gare Saint-Lazare, à Paris. Cette explosion fut formidable par la violence de ses effets , dynamiques. Il y eut écrasement du ciel du foyer, qui s'abattit, sur la voie en se retournant sens dessus dessous,' et fragmentation générale, tant du foyer avec son enveloppe que du corps cylindrique, qui volèrent en éclats. Certains morceaux de la boîte à feu furent lancés à de grandes hauteurs. Par un bonheur singulier, personnelle fut tué; il n'y eut même aucune blessure directement causée par les débris de l'appareil. Cinq agents de la Compagnie et une trentaine d'autres personnes subirent, par suite de circonstances diverses, des contusions, des coupures ou autres lésions, presque toutes insignifiantes. Lorsque parut notre deuxième article, cet événement
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était récent; des discussions s'étaient élevées à son sujet entre les techniciens ; il était trop tôt pour en parler dans ce recueil. Actuellement la difficulté est inverse. Tout est dit, et l'on vient trop tard, depuis plus de huit ans qu'il y a des ingénieurs qui se sont occupés de l'affaire, et qui ont publié leurs opinions. Une note technique, émanée de M. Sylvain Périssé, a été insérée en décembre 1904 dans le journal le Génie civil (*); trois communications ont été faites à la Société d'Encouragement pour l'Industrie nationale, enmars 1905 parM. Charles Frémont (**), en juin par M. Robert Dubois (***), en octobre par M. Périssé (****). N'omettons pas d'ajouter que le même accident a fourni à M. L. Lecornu l'occasion d'une remarquable Note sur les explosions de chaudières, présentée à l'Académie des Sciences le 7 novembre 1904 (*****), et à M. H. LeChâtelier celle d'observations d'une haute portée au sujetde l'utilité que présenterait l'étude expérimentale de l'action que des efforts alternatifs répétés exerceraient sur les qualités mécaniques des métaux : on trouvera ces observations insérées au Bidletin de la Société d Encouragement à la suite du texte de la communication de M. Périssé. Les mémoires parus dans le Génie civil et dans le Bulletin de la Société d' encouragement sont accompar gnés de dessins et de photogravures qui constituent une documentation des plus riches. Quant aux divergences de vues qui se sont produites sur le processus de l'explosion, le lecteur qui voudra bien se reporter à ces mémoires et prendre connaissance de leur ensemble aura tous les éléments nécessaires pour se faire une opinion. Toute(*) Génie civil, tome XLV, n° 10, p. 169 et suiv. (**) Bulletin de la Société d'encouragement pour l'Industrie nationale , vol. de 1905, p. 353 et suiv. (***) Ibid., p. 869 et suiv. ■ (****) Même Bulletin, vol. de 1906, p. 36 et suiv. — Voir à la suite, p. 61 , les observations de M. R. Dubois, et p. 67 celles de M. Le Ghâtelier, (*****) Comptes rendus, tome GXXX1X, p. 724 et suiv.