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REVUE DES ACCIDENTS D'APPAREILS A VAPEUR
du décret du. 30 avril, que les récipients à vapeur ressortissant au titre V de ce décret ont commencé d'être soumis à la surveillance administrative. Les accidents auxquels ils ont donné lieu, depuis cette époque jusqu'à 1898 inclusivement, ont été résumés en 1900 dans une note de M. Maurice Bellom, qui en donna le tableau complet (*). La même année, M. Hébert présentait une Etude sur les accidents de récipients de vapeur au Congrès international de surveillance et de sécurité en matière d'appareils à vapeur, réuni à Paris à l'occasion de l'Exposition universelle (**). L'attention avait été fortement appelée sur cette classe d'accidents par le caractère de gravité qu'ils avaient revêtu durant quelques-unes des années qui avaient précédé : c'est ainsi que, en 1895, il y avait eu 9 accidents, 7 tués et 10 blessés; en 1897, 10 accidents, 15 tués, 14 blessés. Les deux plus graves accidents de 1895 avaient été des ruptures de tambours sécheurs, l'une dans une usine de tissage, l'autre dans une papeterie, ayant entraîné chacune deux morts d'hommes ; quant au nombre, véritablement alarmant, des victimes de 1897, il avait tenu surtout à deux accidents particulièrement meurtriers : l'explosion d'un lessiveur à la papeterie de Tallende (Puy-de-Dôme), qui avait causé la mort de quatre ouvriers, et la catastrophe de la sucrerie d'Escaudœuvres (Nord), où sept personnes avaient été tuées et six blessées par suite de la rupture du fond inférieur en fonte de la deuxième caisse évaporatoire d'un appareil à quintuple effet, insuffisamment garantie contre la pression de l'amont et soumise en fait, par suite d'une fausse manœuvre, à une montée de pression et de température que (*) Note sur des accidents survenus dans l'emploi des récipients de vapeur (Annales des mines, 9° série, t. XVIII, 1900, p. 301 et suiv.). (**) 24° Congrès des Associations de Propriétaires d'appareils à vapeur, p. 84 et suiv.
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la matière et les dimensions du fond ne lui permettaient pas de supporter (14 octobre 1897). Des accidents de cet ordre sont heureusement exceptionnels. L'enseignement qui se dégageait de l'accident d'Escaudœuvres paraît avoir été compris de l'industrie, car, depuis lors, les caisses évaporatoires des sucreries n'ont plus fait parler d'elles. Mentionnons toutefois qu'un appareil analogue, installé dans une distillerie pour servir à la vaporisation de la vinasse, adonné lieu, en 1902, à un accident mortel, mais d'une nature tout à fait spéciale. La caisse était munie de regards de forme ronde, de 15 centimètres de diamètre, fermés par des glaces de 10 millimètres d'épaisseur; l'accident a consisté dans la rupture de deux de ces glaces, par suite de dilatation inégale au cours du réchauffage de l'appareil. La pression effective ne devait guère dépasser 100 grammes par centimètre carré ; mais le liquide, se répandant au dehors, brûla deux hommes, dont un mortellement. Une note de M. H. Kuss a donné (*) tous détails et observations utiles au sujet de cet accident, qui, vu son caractère et ses circonstances, n'a pas été inscrit à la statistique des accidents d'appareils à vapeur, et sur lequel nous ne reviendrons pas. Voyons quels ont été, à partir de 1880, pour les récipients à vapeur employés en France et en Algérie, les totaux de la statistique. En valeur absolue, le nombre des accidents, celui des tués et celui des blessés ayant eu plus de vingt jours d'incapacité de travail sont les suivants, pour chacune des périodes décennales successives : 1880-1889 1890-1899 1900-1909
Accidents
Tués
Blessés
73 72 51
30 40 22
25 55 17
(*) Annales des Mines, 10' série, t. III, 1903. p. 610 et suiv.