Annales des Mines (1912, série 11, volume 2) [Image 243]

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près des fonds. Les sections de rupture montraient un métal. d'aspect parfaitement sain. La fîg. 37 donne l'aspect de l'encolleuse après l'explosion. Dans d'autres cas, l'appareil, bien que présentant de construction un faible coefficient de sécurité, résiste pendant longtemps aux conditions habituelles de son service, puis finit par céder, peut-être à l'occasion de quelque augmentation accidentelle de pression. C'est la physionomie de l'explosion qui s'est produite le 16 octobre 1902 dans une usine de tissage à Lillebonne (Seine-Inférieure). L'appareil était un tambour d'encolleuse de 2 mètres de diamètre et l m ,43 de longueur. Sa construction remontait à 1875, ce qui ne lui faisait pas moins de vingt-sept ans d'existence. Il se composait d'une virole en cuivre, brasée sur elle-même le long d'une génératrice suivant une ligne à redans, et comprise entre deux plateaux en fer reliés par des tirants intérieurs. L'accident a consisté dans l'ouverture en grand de la virole, qui s'est déchirée longitudinalement au voisinage de la brasure et développée à la faveur de deux ruptures circulaires au ras des plateaux terminaux. Ce récipient de vapeur était timbré à 2 kilogrammes; toutefois sa pression habituelle de marche était d'environ 1 kilogramme seulement. Il recevait la vapeur de chaudières timbrées à 5 kilogrammes 1 [2 et 6 kilogrammes ; mais, sauf pendant la dernière année de son fonctionnement, il y avait eu, pour le protéger contre les excès de pression, une soupape de sûreté interposée sur la conduite d'arrivée de vapeur. Depuis un an environ, cette soupape avait disparu pour faire place à un détendeur, réglable à volonté au moyen d'un poids formant curseur le long d'un levier. Rien à reprendre quant à la qualité de la tôle de cuivre, qui adonné aux essais de traction après l'accident, 24 kilogrammes par millimètre carré de résistance et 22,5

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p. 100 d'allongement en long, 23 kilogrammes par millijnètre carré et 22 p. 100 en travers. Quant à l'épaisseur, mesurée le long des déchirures circulaires, elle a été trouvée de 2 mm ,6 à 2 mm ,8 ; le long de la ligne d'ouverture longitudinale, on a relevé des cotes variant de 2 mm ,3 à 2 mm ,7.

pD

En supposant une épaisseur de 2 mm ,7, la formule T ~'—

donne une tension de 3 kK ,7 par millimètre carré, si l'on suppose que la pression effective ne soit que d'un kilogramme par centimètre carré; pour la pression de 2 kilogrammes, chiffre du timbre du tambour, cela fait 7 ks ,4. En fait, sous quelle pression le récipient a-t-il sauté ? Les constatations dé l'enquête ne permettent pas de le préciser. Ce qui est certain, c'est que, depuis la suppression de la soupape de sûreté, les dispositions matérielles de l'installation ne donnaient plus aucune garantie contre les excès de pression. Non seulement le réglage du détendeur pouvait être modifié; mais, d'une manière générale, il ne faut pas compter sur un détendeur pour imposer à la pression une limite infranchissable. Il peut arriver que cet appareil se trouve accidentellement dans un état de fonctionnement défectueux ; d'ailleurs, undétendeur qui fonctionne • parfaitement lorsqu'il est traversé par un courant de vapeur d'intensité normale peut être incapable de s'opposer à l'égalisation des pressions si un équilibre statique tend à s'établir : il suffit pour cela que l'obturateur ne soit pas complètement étanche. C'est pourquoi le règlement n'admet pas qùe les détendeurs puissent remplacer les soupapes de sûreté. Le 12 février 1904, dans une usine de tissage de jute, à Coudekerque-Branche (Nord), un tambour sécheur, faisant partie d'une machine pareuse, a fait explosion. C'était un appareil presque neuf: sa construction ne datait que de 1903. Le tambour mesurait 1 mètre de diamètre

et l m ,68 de longueur; sa table cylindrique était formée