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Ions passés dans des trous. Mais ce système prête à unautre inconvénient : soit parce que l'exécution de l'assemblage demande plus de travail, soit parce que les boulons, entièrement amovibles, sont sujets à se perdre, il est à. craindre qu'ils ne soient pas tous mis en place. Cette négligence paraît avoir été l'une des causes de l'accident qui s'est produit le 28 janvier 1902, à Lille, chez un fabricant de produits antiseptiques. Le récipient, servant à débouillir le coton, mesurait l m ,55 de diamètre intérieur et 5 mètres cubes de capacité ; son timbre était de 3 kilogrammes. Le couvercle était en fonte ; le joint était fait d'une tresse de chanvre logée dans une rainure circulaire de l m ,60 de diamètre. L'assemblage comportait, en principe, 25 boulons dont 13 articulés sur charnière et logés dans des encoches ; les 12 autres, placés dans les intervalles des premiers, devaient être passés dans des trous. En fait l'un des 12 boulons à charnière n'était jamais mis en place, parce que la manoeuvre en était gênée par la proximité du tuyau d'arrivée de vapeur ; un autre n'a pu être retrouvé. D'autre part, on n'a retrouvé les fragments que de 8 boulons amovibles ; il y a lieu de croire que les quatre autres manquaient. Or, admettons que. l'assemblage fût fait au moyen de 18 boulons, en faisant abstraction de cette circonstance aggravante qu'ils pouvaient être plus ou moins inégalement répartis. C'étaient des boulons mesurant 19 millimètres de diamètre au fond des filets; le pas de vis était de 5 millimètres; nous supposons le filet en forme de triangle équilatéral. L'enquête a établi que les ouvriers avaient l'habitude d'achever le serrage en mettant bout à bout les deux clefs dont ils disposaient, agissant ainsi avec un levier de 68 centimètres ; de plus, ils augmentaient leur force en s'arc-boutant contre le mur voisin, au moins pour le serrage des boulons les plus rapprochés de ce mur. En admettant que le coefficient de frottement fût égal
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à 0,15 et que l'effort fût de 20 kilogrammes, la formule (1) donne Q = 2.380 kilogrammes, soit pour le boulon une tension de 8 kg ,4par millimètre carré. Quant à là pression de vapeur, en la supposant seulement égale à 2 kg ,5, valeur qui ne semble pas avoir été dépassée, ■elle donnait Q' = 2.800 kilogrammes, soit une tension de près de 10 kilogrammes. En tenant compte du serrage initial, la tension totale pouvait donc aller de 10 à 18 kilogrammes par millimètre carré. On remarque d'ailleurs que l'application de la formule (12) de Hambourg aurait •conduit à employer, pour Q' ==• 2800, des boulons de 28 millimètres au lieu de 19. Dans le cas suivant, la résistance des boulons n'a pas à être mise en cause, car aucun ne s'est rompu; mais c'étaient des boulons à charnière engagés dans des encoches de la couronne périphérique d'un fond amovible, sans aucune disposition spéciale pour empêcher le glissement des écrous sur la surface d'appui, et le fond n'était pas doué d'une rigidité suffisante pour résister sans déformation aux pressions qu'il a été appelé à supporter; il s'est ployé et son bord a échappé aux boulons. L'accident, arrivé le 7 décembre 1905 dans une réglisserie, à Mozières {Gard) , n'a causé que des blessures légères à trois ouvriers, mais ce n'est pas faute d'avoir été violent, car, tandis que le fond inférieur de l'appareil était projeté vers le bas, le corps du récipient était lancé par-dessus une cheminée haute de 43 mètres et allait retomber à 80 mètres de -distance. Ce récipient faisait partie d'une batterie de cinq, servant au traitement méthodique du bois de réglisse. Timbré à 2 kilogrammes, il mesurait l m ,40 de diamètre, 2 ra ,25 de hauteur; il était fermé au sommet par un fond fixe avec •ouverture de chargement, et à la base par un fond à charnière, tenu en place par une couronne de 24 boulons à bascule, espacés de 20 centimètres. Ce fond était constitué