Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
458
ENQUÊTE
SUR
DANS
L'ANKYLOSTOMIASE
que « l'examen des ouvriers entrant dans nos charbon* nages (charbonnages belges) a montré que des ouvriers n'ayant jamais travaillé dans les charbonnages étaient porteurs d'ankylostomes ; certains de ces ouvriers avaient été occupés dans les exploitations de phosphates en Hesbaye et de minerai de fer dans la région de Villerupt ». Or nous savons que les anciennes mines de Villerupt ont reçu jadis de nombreux mineurs venant de travailler au tunnel du Saint-Gothard. Nous savons que, dans les premiers temps de leur séjour, ils suivaient un traitement. Ils nous ont certainement apporté la dangereuse graine ; a-t-elle prospéré dans la mine ? Y a-t-il des ouvriers français autochtones atteints ? Des ouvriers appartenant à plus de quatorze nations travaillent ensemble dans certaines de nos mines de Meurthe-et-Moselle, qui produisent actuellement la presque totalité du minerai de fer français (10.685.000 tonnes sur 12 millions détonnes de minerai de fer, 1909). Ces mines prennent un développement si rapide et si extraordinaire qu'il faudra faire appel à de nouveaux concours étrangers. Si les mineurs du bassin de Nancy sont tous Français, beaucoup des mineurs du bassin de Longwy, et surtout du très important bassin de Briey, sont étrangers. En 1909, on compte dans ce dernier bassin une population d'environ 4$. §36 étrangers, dont : Italiens Belges Allemands
22.731 8.527 7.217
-
-
Nombreux sont les mineurs étrangers qui ont travaillé dans des exploitations infestées d'ankylostomiase : les rizières italiennes, les exploitations de phosphates, les briqueteries, les mines de soufre d'Italie, les plantations
LES
MINES
DE
FER
DE
LA
LORRAINE
459
de café de l' Amérique du Sud, les colonies d'Afrique et d'Asie, dangereux centres d'irradiation épidémique, les mines de houille d'Allemagne, d'Autriche et de Belgique. Aussi n'est-il pas étonnant que j'ai trouvé neuf porteurs d'ankylostomes sur les 745 hommes examinés (4 à 8 préparations pour chaque homme, et, si c'était nécessaire, cultures sur milieu de Loos). Ce chiffre représente une proportion do 1,209 p. 100 des mineurs. Au total, 76,510 p. 100 des mineurs de fer en Lorraine sont porteurs de vers intestinaux divers : Ankylostomes Ascans
Trichocéphales Oxyures Ténias, dont Hymenolepis nana Anguillules (Strongyloides)
1,209 p. 100 16,912 72 214 0,671 0 536 0^949 —
Avec Henry, j'ai fait des expériences qui prouvent que les boues de nos mines de fer sont d'excellents milieux pour la culture au laboratoire des ankylostomes. Nos mines rencontrent-elles une sauvegarde dans les exigences thermiques des ankylostomes ? Elles sont juste aux températures limites qui permettent le complet développement des larves jusqu'à ce stade engainé nécessaire à la reprise de la vie parasitaire. Les températures de 16° et tout à fait localement et exceptionnellement de 18°, dans les mines les plus profondes, sont rares. D'après ses expériences, H. Bruns a donné la conclusion que l'évolution de l'ankylostome ne se fait complètement qu'à 22° ; mais Haldane et quelques observateurs pensent que l'évolution du parasite est complète, mais seulement plus lente, à 15°, et même à 12°. Cette sauvegarde est précaire, dit M. le professeur Vuillemin. Des changements dans le mode d'exploitation, dans le recrutement, les remblayages ou les boi-