Annales des Mines (1914, série 11, volume 5) [Image 186]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

362

363

LES GAZ RARES DES GRISOUS

LES GAZ RARES DES GRISOUS

Nous proposant de faire une étude aussi complète que possible de l'azote brut (azote -gaz rares) des grisous nous avons tenu, pour l'élimination des gaz combustibles à ne mettre en œuvre qu'un procédé qui respectât intégralement ce mélange. Il nous a paru que la combustion par l'oxyde de cuivre offrait, à cet égard, toute sécurité (*). C'est donc cette méthode que nous avons utilisée, comme l'avait fait, le premier, Th. Schlœsing, et l'on verra, en outre, que notre appareil, dans ce qu'il a d'essentiel, est également analogue à celui du même savant. L'azote brut étant obtenu, nous le traitions comme dans le cas des gaz spontanés des sources : absorption de l'azote par le calcium au rouge, fractionnement ultérieur du résidu (gaz rares) par le charbon refroidi, et examen des spectres. Cette technique, dans laquelle nous éliminons d'abord chimiquement tous les gaz autres que les gaz rares, nous paraît présenter les meilleures garanties d'exactitude et de sensibilité. Elle permet, en effet, de ne mettre en œuvre, pour le fractionnement des gaz rares, que la quantité minima de charbon. Tel n'est pas le cas du procédé employé par Hamilton P. Cady et David F. Mac Farland et par. Emerich Czakô. Nous avons vu que ces auteurs, après avoir refroidi le mélange gazeux par l'air liquide en vue de l'élimination des hydrocarbures (opération qui, sans doute, retenait aussi, par liquéfaction ou par dissolution, une partie de l'azote et des gaz rares), traitaient le mélange des gaz non condensés par le charbon, pris en quantité suffisante pour ne laisser libre que l'hélium. Et il nous semble que, dans ces conditions, une

fraction, qui n'est peut-être pas négligeable, de l'hélium du gaz naturel, pouvait échapper à la mesure. C'est probablement pour la même cause que le néon n'a pu être observé que dans un cas. Nous allons maintenant décrire en détail la technique de nos expériences.

ceux, très ingénieux, qu'a élaborés Enrique Hauser, professeur à l'École des Mines de Madrid [Leçons et conférences diverses sur le grisou, publiées depuis 1908 (Ministerio de Fomento, Comisién del Grisu)]. (*) Le procédé nous avait donné déjà pleine satisfaction pour le traitement des gaz spontanés de sources thermales, où il existe parfois de petites quantités de gaz combustibles, pouvant atteindre des proportions assez notables (6 p. 100 à Bagnères-de-Luchon).

Prélèvement du grisou à- la mine. — L'objet de nos travaux étant la recherche, dans les grisous, de gaz peu abondants et présents dans l'air atmosphérique, la prise d'essai du grisou devait porter sur un volume relativement grand de gaz et se faire avec des précautions toute spéciales, afin d'éviter, jusqu'au moment du traitement toute contamination par l'air. Ces conditions se sont trouvées parfaitement réalisées au moyen du dispositif et du mode opératoire suivants. Le grisou est prélevé, à la mine, dans une batterie de six grandes bouteilles en verre d'une capacité de 6',5 chacune. Ces bouteilles sont contenues dans une caisse en bois, fermée par un couvercle vissé, et divisée en six compartiments (la. fig. 1 en représente une coupe longitudinale). Un capitonnage élastique en paille fine très serrée et des planches horizontales FF' maintiennent les bouteilles absolument fixes et les protègent contre les mouvements violents et les chocs que la Caisse peut subir. Les bouteilles se trouvent mises en communication l'une avec l'autre au moyen d'un système de tubes intérieurs en verre: A^C^, A 2 B 2 C 2 D 2 , etc.. et de tubes extérieurs en bon caoutchouc à vide : DjA 2 , D 2 A 3 , etc.. dont la fig. 1 indique l'agencement. Les tubes de verre AB et CD de chaque bouteille sont fixés dans le bouchon en liège b de celle-ci, et la partie des tubes qui émerge au-dessus du bouchon est engagée dans les tubes de caoutchouc GA lf DjA 2 , etc.. qui relient la première