Annales des Mines (1914, série 11, volume 5) [Image 201]

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LES GAZ RARES DES GRISOUS

LES GAZ RARES DES GRISOUS

muni d'un bouchon de caoutchouc que traversent deux tubes de verre. L'un de ces tubes est gros et court, l'autre est plus étroit, et son extrémité inférieure plonge de quelques centimètres dans la solution. Ces tubes portent des bouts de tube de caoutchouc épais serrés fortement dans des pinces à vis. On serre ces pinces avant que le ballon soit entièrement refroidi, et on le conserve ainsi clos (avec une légère dépression intérieure) pendant un intervalle de temps défini (*). Pendant ce temps, l'émanation produite par le radium présent dans la solution s'accumule dans le ballon d'après la loi bien connue (**), et il suffit d'en déterminer la quantité pour déduire immédiatement de cette mesure la masse de radium à laquelle elle correspond. Après accumulation pendant une période de temps convenable (une à deux semaines au plus), l'émanation était extraite par ébullition et dosée au moyen de l'éleetroscope de Cliéneveau et Laborde (***)..

l'acide chlorhydrique, puis de l'eau régale à l'ébullition. Après filtration, nous obtenions une liqueur acide et un résidu insoluble. Ce résidu, toujours abondant, était ensuite fondu avec le mélange des carbonates alcalins (parties égales de C0 3 K 2 et C0 3 Na 2 ) dans une capsule de platine, chauffée au chalumeau à gaz. Après fusion, on reprenait la masse par l'eau bouillante, puis on filtrait. On obtenait une liqueur alcaline et un résidu solide. Ce dernier, traité par l'acide chlorhydrique étendu et chaud, fournissait une liqueur qu'on ajoutait à la première liqueur acide obtenue et un résidu insoluble. On attaquait de nouveau le résidu insoluble par les carbonates alcalins, et on continuait comme précédemment. Il suffisait, le plus souvent, de répéter cette opération quatre ou cinq fois pour n'avoir plus de résidu insoluble. Tout l'échantillon de cendres se trouve alors réduit en une solution comprenant, d'une part, des liqueurs acides et, d'autre part, des liqueurs alcalines. ■

P. — Dosage du radium.

Théoriquement, les liqueurs acides précédentes doivent, d'après les caractères chimiques du radium, contenir tout le radium des cendres employées. Nous les avons seules utilisées pour le dosage du radium (*). A cet effet ces liqueurs acides sont soumises à une longue ébullition, ayant pour but d'éliminer la majeure partie des acides libres, de réduire le volume à 2 litres environ, et de chasser l'émanation du radium. La solution est ensuite transvasée dans un ballon de 2 litres (*) Pratiquement les liqueurs alcalines entraînent une fraction du radium qui n'est pas toujours négligeable dans les déterminations exactes. Gependantnous n'en avons pas tenu compte dans nos mesures, dont l'ordre de grandeur seul suffisait pour le but que nous poursuivions.

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(*) Malgré tous nos soins, nous n'avons pu prévenir, en général, la formation d'un léger précipité qui, affirme J. Joly, introduit une cause d'erreur dans les dosages de radium. (**) La loi d'accumulation de l'émanation en présence du radium qui lengendre est exprimée par la formule :

?

=5

(l-e-^,

où q est la quantité d'émanation présente au temps t, en supposant nulle cette quantité au début, c'est-à-dire quand on a t — o, et où X désigne la constante radioactive de l'émanation et r, la quantité d'émanation produite pendant l'unité de temps. M. Kolowrat a publié (Le Radium, t. VI, juillet 1909, ou t. X, décembre 1913) des tables de calculs qui contiennent les valeurs de la fonction exponentielle ^ (l — e ~

lJ

) pour t exprimé en heures (X = 0,0075) ; nous avons

utilisé ces tables, très commodes, pour nos calculs. (***) Le dispositif et les détails d'expérience ont été déjà donnés dans ce recueil (Annales des Mines, livraison de mai 1909). Nous indiquerons ici, en montrant comment on l'établit, la formule que nous appliquons dans nos calculs de dosage de radium. Appelons x la quantité de radium, exprimée en grammes par gramme de la substance examinée. Une quantité Q grammes de cette substance