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LES GAZ RARES DES GRISODS
CHAPITRE III. CONSIDÉRATIONS DIVERSES. — CONCLUSIONS. Nous avons rassemblé, dans le chapitre précédent, les résultats bruts de nos mesures. Il s'agit maintenant de déduire, de ces données nouvelles et de leur comparaison avec celles qui ont été obtenues antérieurement par d'autres auteurs et par nous-mêmes, les enseignements qu'elles comportent et les conclusions qui en découlent. A.
— REMARQUES SUR LA COMPOSITION DES GRISOUS ET DES MÉLANGES NATURELS ANALOGUES.
Laissant de côté la partie combustible, que nous nous sommes bornés à déterminer en bloc et qui est toujours largement prédominante dans les grisous, nous ferons les remarques suivantes : 1° Nous avons trouvé nos grisous, à l'exception d'un seul (Frankenholz), complètement dépourvus d'oxygène. Th.. Schlœsing fils a fait la même constatation sur une série d'échantillons d'origine française, qui avaient été recueillis avec un soin tout particulier (*). Il est, dès lors, -bien probable que les traces d'oxygène que nous avons rencontrées dans notre échantillon de grisou de Frankenholz sont imputables à l'introduction accidentelle de petites quantités d'air. Tous les grisous doivent sans doute être exempts d'oxygène. Cette conclusion n'offre d'ailleurs rien que de très naturel. La houille, en effet, absorbe aisément l'oxygène, et, si un peu de ce gaz venait à y pénétrer, il ne tarderait pas à y disparaître. La plupart des autres gaz naturels, analogues aux gri(*) Annales des Mines, livraison de janvier 1897.
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sous par leur composition, qui ont été étudiés, sont donnés comme renfermant de petites quantités d'oxygène. Il est possible que si les échantillons avaient été prélevés avec toutes les précautions nécessaires, ils eussent été trouvés entièrement exempts de ce gaz. Quoi qu'il en soit, si l'on rapproche de ces résultats le fait que l'oxygène est complètement ou presque complètement absent dans la grande majorité des gaz des sources thermales, on ne peut s'empêcher de remarquer le contraste qui existe, eu égard à la teneur en oxygène, entre l'atmosphère interne de la Terre et son atmosphère externe, qui en contient un cinquième. 2° D'après nos recherches et celles de Schlœsing, il y a au plus quelques centièmes d'anhydride carbonique dans les grisous. Un de nos échantillons (Lens) en était même totalement dépourvu. Une faible teneur paraît être le cas général pour les mélanges naturels riches en gaz combustibles (*). On se rappelle que dans les sources thermales, au contraire, l'anhydride carbonique est souvent très abondant. 3° Les grisous renferment toujours une partie non combustible, laquelle, en dehors de l'anhydride carbonique^ est constituée parFazote et les gaz rares (mélange que nous appelons azote brut). La proportion d'azote brut, toujours très notablement inférieure à celle de la partie combustible, peut varier néanmoins dans d'assez larges limites. Un de nos grisous n'en contenait que 3,7 millièmes, et, chez les autres, la proportion était, en moyenne, voisine de 2 centièmes.
(*) On trouvera, danslatrès intéressante thèse du D' EMERICH CZAKO [Beilràge zur Kenntnis natiïrlicherGasausstrômungen, 1913, Karlsruhe), un tableau résumant les mesures qui ont été faites par différents auteurs relativement à la composition d'un grand nombre de gaz naturels plus ou moins riches en gaz combustibles.