Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
196
NOTE SUR TROIS EXPLOSIONS DE COLLECTEURS SOUDES
prélevé une petite éprouvette à cheval sur la soudure : cette éprouvette, essayée à la traction, s'est rompue sous un effort de 7 kilogrammes à peine par millimètre carré.
Courtier
f
FIG.
C'-'SSSSS
1.
— Coupe méridienne montrant la position de la soudure - (accident du juin 1913). — Gr. nat.
La fig. 7 montre quelle était l'orientation de la surface de jonction : la conicité était un peu moindre que dansle cas de la fig. 3, mais rien dans la forme de l'assemblage ne s'opposait au décollement du fond. Conséquences à tirer du rapprochement des trois accidents. — Étant donné que les collecteurs qui ont donné lieu à ces trois accidents avaient été fabriqués à une même époque et que, dans les trois cas, le travail de soudure paraît avoir été inopérant ou peu s'en faut, on serait tenté de conclure que cette série d'explosions n'a rien de particulièrement instructif, ayant été le résultat d'une défaillance momentanée de. la fabrication.
NOTE SUR TROIS EXPLOSIONS DE COLLECTEURS SOUDÉS
197
Les soudures ont pu être manquées par la faute d'un forgeron inhabile ou peu consciencieux. Il est possible, d'autre part, que leur défaut d'adhérence ait eu pour origine, au moins en partie, une insuffisance de soudabilité du métal. On ne peut.guère, à la vérité T faire cette hypothèse pour le métal des viroles cylindriques, puisque la soudure longitudinale de ces viroles a tenu bon ; mais peut-être le défaut existait-il pour le métal des fonds : entre acier soudable et acier non soudable, la soudure peut être faite, mais elle est mauvaise. Un propos recueilli, sur la difficulté parfois rencontrée à effectuer les soudures, pourrait donner quelque créance à cette hypothèse. Malheureusement, lors des enquêtes qui ont suivi les accidents, il n'a pas été fait de vérification directe au sujet de la soudabilité de l'acier des fonds. On peut encore se demander si, à l'époque où ces collecteurs ont été fabriqués, on n'aurait pas fait quelque tentative pour substituer au chauffage au feu de forge, traditionnel dans l'établissement, un autre procédé de chauffage dont le personnel n'avait pas l'habitude et qui, à cause des circonstances particulières de sa mise en œuvre, aurait prêté à malfaçon. Mais, quoi qu'il en soit, ce n'est pas une conclusion vaine que de reconnaître que telle ou telle partie de chaudière, tel ou tel type de réservoir à pression, présente des dispositions de forme ou des conditions de fabrication qui mettent la sécurité de son emploi à la merci d'une soudure manquée. C'est là une sérieuse critique de la conception de l'appareil ; car l'éventualité d'une soudure manquée peut bien être réduite, dans une très grande proportion, par le choix de la qualité de l'acier doux et par le soin du travail, mais c'est une éventualité qui reste possible et dont il est d'autant plus sage de tenir compte que, sur un appareil en service, il